Ce vendredi 11 avril 2025, le stade Léopold Sédar Senghor sera officiellement réceptionné par la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye. Un événement de taille, puisque la rénovation entamée en août 2022 a mobilisé d’importants moyens et s’est étalée sur près de trois ans.
Dans la perspective des Jeux olympiques de la Jeunesse que le Sénégal doit accueillir en 2026, les autorités avaient décidé de fermer le stade pour rénovation. Ce 11 avril marque donc la fin des travaux et la livraison d’une enceinte modernisée. La capacité du stade passe de 60 000 à 54 000 places. À cette occasion, retour sur l’histoire d’un lieu emblématique du sport sénégalais, toutes disciplines confondues.
Moussa Ndao, à jamais le premier
Le 31 octobre 1985, le stade est inauguré par le président Abdou Diouf lors d’un match mythique entre le Jaraaf et la Jeanne d’Arc de Dakar. C’est Moussa Ndao, ancien international sénégalais, qui inscrit le tout premier but dans cette enceinte flambant neuve.
Outre le football, de nombreuses disciplines y étaient pratiquées : athlétisme, volley-ball, basket-ball, tennis, tennis de table, escrime, gymnastique, lutte sénégalaise, boxe, karaté, judo et taekwondo.
En 1992, le Sénégal accueille pour la première fois la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Le stade abrite le match d’ouverture ainsi que la finale, le 26 janvier, entre la Côte d’Ivoire et le Ghana (victoire ivoirienne).
En 2001, le stade est officiellement rebaptisé « Stade Léopold Sédar Senghor » en hommage au premier président de la République du Sénégal.
Des affiches mythiques en lutte
Le stade Léopold Sédar Senghor n’a pas seulement vibré au rythme du football ou de l’athlétisme. Il a également accueilli des combats de lutte mémorables qui ont enflammé les amateurs du genre. Parmi les affiches marquantes : Tyson / Yékini, Bombardier / Tyson, Gris Bordeaux / Baboye, Sa Thiès / Boy Niang 2, Lac 2 / Modou Lô.
14 octobre 2012, le chaos
Si le stade a connu des moments de gloire, une soirée sombre restera gravée dans les mémoires : celle du 14 octobre 2012. Lors du match retour du troisième tour préliminaire des qualifications à la CAN 2013, la Côte d’Ivoire élimine le Sénégal. Après le deuxième but ivoirien, les supporters sénégalais se révoltent : jets de projectiles, incendies dans les tribunes… L’arbitre interrompt la rencontre à la 76e minute.
La Confédération africaine de football (CAF) sanctionne lourdement : suspension du stade pour un an et amende de 100 000 dollars, ramenée à 50 000 sous condition qu’aucun incident similaire ne survienne dans les deux années suivantes. Le Sénégal est alors contraint de disputer ses matchs « à domicile » à l’extérieur.
Une alternative au stade Abdoulaye Wade ?
Désormais de nouveau opérationnel, le stade Léopold Sédar Senghor rouvre ses portes. Désormais, seule la pelouse recevra des rencontres de football et de rugby.
Ce retour pourrait offrir une alternative sérieuse au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, souvent critiqué par les supporters pour son accessibilité difficile. S’y rendre relève, selon eux, du parcours du combattant, ce qui explique en partie l’ambiance souvent morose des matchs à domicile.
Plus accessible, le stade Léopold Sédar Senghor pourrait donc accueillir certains matchs des Lions, qui pourraient alterner entre les deux enceintes.