Mouhamadou Bachir Sèye incarne l’idéal du magistrat dévoué à la justice, un professionnel dont le parcours témoigne d’une volonté constante de servir son pays avec intégrité, rigueur et compétence. Sa carrière, qui s’étend sur plusieurs décennies, le place parmi les figures les plus respectées du système judiciaire sénégalais.
Après avoir obtenu son Baccalauréat série A4 (série littéraire à l’époque) à Dakar en 1978, Mouhamadou Bachir Sèye poursuit des études de droit à l’Université Cheikh Anta Diop, où il obtient une maîtrise en Sciences juridiques, option droit privé en 1982. Son excellence académique le propulse ensuite à l’École Nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAM), où il décroche son brevet de magistrature. Dès 1984, il rejoint le monde judiciaire en tant que juge d’instruction au Tribunal régional de Kaolack, une fonction qu’il occupe jusqu’en 1989 avant de rejoindre le tribunal de Dakar en 1989-1990.
Un parcours judiciaire exemplaire
Son ascension est rapide et marquée par une multitude de responsabilités. De 1995 à 1999, il devient Président de la Chambre correctionnelle du Tribunal régional de Dakar, puis Vice-Président, avant de prendre la tête de la deuxième chambre civile du Tribunal régional de Dakar jusqu’en 2003. Son efficacité et son leadership sur ces postes n’ont cessé de renforcer sa réputation.
En 2004, il est nommé Conseiller à la Cour d’Appel de Kaolack, puis à celle de Dakar, avant d’être élu Président de la Cour d’Appel de Dakar en 2006. Cette année-là, il rejoint également le ministère de la Justice en tant que Directeur des Affaires Civiles et du Sceau. Il occupera cette fonction jusqu’en 2008, avant de revenir à la présidence du Tribunal régional de Dakar jusqu’en 2011.
Sa carrière connaît une nouvelle étape en 2011 lorsqu’il devient le Premier Président de la Cour d’Appel de Ziguinchor, une position qu’il occupe jusqu’à sa retraite.
Une nomination dans un contexte de transition
Tout au long de sa carrière, Mouhamadou Bachir Sèye s’est distingué par son professionnalisme, sa probité et sa capacité à résoudre des situations complexes avec diplomatie et impartialité. Chaque poste qu’il a occupé, chaque fonction exercée a renforcé sa réputation en tant que garant de la justice et de l’équité.
Sa nomination au Conseil constitutionnel vient couronner cette carrière exemplaire, marquée par un service dévoué et un engagement sans faille envers la justice.
Mouhamadou Bachir Sèye a été nommé depuis janvier 2025 comme membre du Conseil constitutionnel, en remplacement de Mouhamadou Diawara dont le mandat de six ans a pris fin en décembre 2024. Cette nomination intervient dans un contexte particulier, marqué par le décès du président de l’institution, Mamadou Badio Camara, survenu le 10 avril 2025 .
Une institution en attente de recomposition
Actuellement, le Conseil constitutionnel compte six membres au lieu des sept prévus, en raison de cette vacance. La nomination d’un nouveau membre est donc attendue pour compléter l’effectif. Par ailleurs, la désignation d’un nouveau président est également en suspens, suite à la disparition de Mamadou Badio Camara.
L’installation de Mouhamadou Bachir Sèye, en tant que membre du Conseil constitutionnel est prévue pour le lundi 28 avril 2025 à 11 heures, à la Salle d’audience de la Cour suprême.