Mohamed, Au-delà de la caricature, la vérité !

par Dakar Matin

Le Prophète de l’Islam, Mohamed, dont la naissance sera célébrée ce jeudi, a marqué de son empreinte, toute l’histoire de l’humanité. Là-dessus, tout le monde  est d’accord.

Une autre certitude sur lui, partagés par tous, musulmans et non-musulmans, c’est qu’il a bâti une civilisation basée sur la religion, c’est-à-dire la croyance en un Dieu unique, dans le même sillage qu’Abraham son grand-père, il a fondé un Etat islamique, converti des millions de personnes, aujourd’hui des milliards à qui il inculqué une façon de voir le monde, d’être, de vivre et même de mourir.

Il a bâti une économie selon ses propres visions d’inspiration divine, c’est un Chef de guerre redoutable qui a gagné des batailles alors que ses troupes ne faisaient que le dixième de celles de ses ennemis.

Il a converti des arabes, des berbères, des perses et d’autres civilisations d’une façon méthodique et intelligente sans avoir besoin de leur forcer la main.

Mohamed était également un bon père de famille, un Chef d’Etat qui a choisi de coucher sur une natte, c’est-à-dire d’être pauvre. La preuve, une révolte de ses épouses l’a fait se retirer durant quelques jours dans sa mosquée. Ses dernières souhaitent de meilleures conditions d’existence.

C’est tout cela Mohamed, mais pas que. L’homme est celui par qui le Coran est descendu. Ce livre, aux dimensions inexplorables, est encore inimitable par les poètes et savants de tous les continents.

Les versets lui sont parvenus un à un, certains à la Mecque, d’autres à Médina. Mais, Mohamed également, ce sont les hadiths, c’est-à-dire les traditions islamiques, sa façon de vivre sa foi, ses relation avec son créateur, avec ses proches, ses voisins, etc.

Sa dimension était tellement exceptionnelle que des intellectuels non-musulmans lui ont voué un témoignage hors-pair. L’écrivain français Lamartine est un d’eux.

A la question de savoir si Mohamed était un imposteur, voici la réponse d’Alphonse Lamartine :  ‘’Nous ne le pensons pas, après avoir bien étudié son histoire. L’imposture est l’hypocrisie de la conviction. L’hypocrisie n’a pas la puissance de la conviction, comme le mensonge n’a jamais la puissance de la vérité.

Mais sa vie, son recueillement, ses blasphèmes héroïques contre les superstitions de son pays, son audace à affronter les fureurs des idolâtres, sa constance à les supporter quinze ans à la Mecque, son acceptation du rôle de scandale public et presque de victime parmi ses compatriotes, sa fuite enfin, sa prédication incessante, ses guerres inégales, sa confiance dans les succès, sa sécurité surhumaine dans les revers, sa longanimité dans la victoire, son ambition toute d’idée, nullement d’empire, sa prière sans fin, sa conversation mystique avec Dieu, sa mort et son triomphe après le tombeau attestent plus qu’une imposture, une conviction’’.

Nous avons choisi exprès ce passage dans un contexte de caricature de son image donc de blasphème en France. Une situation qui a soulevé, à juste titre, l’ire du peuple musulman.

Car, manifestement, au lieu de chercher à comprendre Mohamed comme l’on fait beaucoup d’intellectuels occidentaux comme Roger Garaudy, beaucoup se complaisent à caricaturer son héritage. On cherche à y voir du mal notamment les signes de l’imposture, de la manipulation, du mensonge, etc. Ce combat qui continue contre le monde musulman s’est traduit, politiquement, par la crise au Proche-Orient et même au Moyen-Orient.

 La réticence de certaines parties de l’occident contre l’islam a eu des conséquences politiques et même sécuritaires graves qui menacent l’avenir du monde.

Pourtant, dans l’islam, de belles pages sont écrites sur Jésus, Moïse, Abraham et les autres prophètes. On ne peut pas être musulman si l’on ne croit pas en eux. Quelle belle leçon de partage, de solidarité.

Mais, on a poussé la provocation jusqu’à chercher à assimiler islam et violence en confondant causes et conséquences de la radicalisation d’une minorité de musulmans.

On a créé une guerre des civilisations, partant une guerre des religions avec une partie de l’occident développé qui ne veut voir Mohamed qu’à travers des caricatures. Or, se faisant, on travestie davantage sa vie et son œuvre. Et ceci n’est pas la liberté d’expression mais la liberté de blasphémer.

Assane Samb

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