Maroune Ben Yakhmed (Jeune Afrique) prédit un avenir politique compliqué pour Ousmane Sonko

par Dakar Matin

Invité du Grand Jury de la Rfm, Marwane Ben Yahmed a fait le tour de l’actualité sénégalaise. Sur l’affaire Ousmane Sonko, le directeur de publication de JA ne cache pas ses craintes. Ci-dessous quelques extraits de l’entretien.

«C’est compliqué. Dès que vous vous rendez ou si vous êtes arrêté, on refait votre procès. C’est quand même assez particulier, je ne crois pas que ça existe ailleurs dans le monde. Donc, il y a cette équation aujourd’hui. On voit que le pouvoir ne sait pas très bien quoi faire avec lui, que lui-même a l’air les idées entre se rendre et ne pas se rendre, etc.»

«Je pense que dans sa trajectoire personnelle, il préférerait, peut-être d’être arrêté.  Mais, en tout cas, on voit là qu’il y a une situation qui n’est pas normale. Quel que soit ce que l’on pense de sa condamnation, quand vous êtes condamné, partout dans le monde, vous êtes arrêté et vous effectuez votre peine. Ou alors, vous allez en cassation. Mais là on est dans une phase où il ne se passe rien, une phase d’attente.»

La Posture de Sonko

«J’ai un peu du mal à comprendre que quel que soit le justiciable, partout sur la planète, puisse dire, « moi je ne réponds pas à la justice » (…) Ça me parait pas être l’exemple à donner aux sénégalais lambdas, qui eux, s’ils sont convoqués par la justice, n’ont pas trop le choix. Donc, déjà, c’est une posture que je trouve, un peu bancale (…)»

Adji Sarr et Mame Mbaye

«Tout le monde parle de l’affaire Adji Sarr, mais là où Ousmane Sonko a commis une erreur, c’est vraiment dans l’affaire Mame Mbaye Niang. Parce qu’il a fait n’importe quoi avec son rapport, en accusant Mame Mbaye Niang de détournement, sans preuves. Partout sur la planète ça s’appelle de la diffamation. Donc, il a quelque part, tendu le bâton pour se faire battre.»

L’aubaine pour l’Etat

«Après, que ses adversaires aient sauté sur l’occasion pour le rendre inéligible, c’est aussi une évidence. Je ne dis pas que c’est normal, mais ils sont engagés dans un combat. Dans un combat les règles ne sont pas toujours très, très moralement acceptables, et que lui a engagé un bras de fer très violent, il faut quand même, là aussi, remettre les responsabilités chez tout le monde.»

«N’importe où, ailleurs en Afrique,
il aurait déjà été incarcéré…»

«Les morts, dont vous avez parlez, les manifestations qui ont dérapés, les saccages qu’il y a eu à Dakar,  les actes de vandalisme, quelque parts quand vous envoyez, vous-même, responsable politique, des jeunes, en les appelant à l’insurrection, je ne pense pas qu’on puisse se féliciter d’un tel comportement. En tout cas je ne pense pas que c’est ce que l’on attend de nos dirigeants politiques quels qu’ils soient. Je n’ai pas de jugement sur le fond de l’affaire, mais je trouve qu’il y a des choses qui se font et des choses qui ne se font pas. Et quand vous êtes un politique, vous êtes là pour élever le niveau du débat.  Et je ne crois pas qu’il ait été très bon là-dedans.

Il est entré dans une posture, qui est son choix stratégique de guerre à tout prix. Il a eu des propos très très menaçants et violents vis-à-vis du chef de l’Etat. Si vous vous rappelez toutes ses déclarations, n’importe où, ailleurs en Afrique, il aurait déjà été incarcéré sur ses seules déclarations et menaces de mort etc. Donc, son avenir immédiat me semble un peu compliqué, judiciaire comme électoral.»

«Ça va être compliqué pour lui, d’autant que, comme il n’a plus aujourd’hui l’argument du troisième mandat (…), que les autres opposants qui faisaient preuve de solidarité avec lui, se frottent les mains de sa situation. Parce qu’ils n’ont plus l’opposant numéro un dans les pattes. Et que donc, il y a une place à prendre dans la compétition électorale. Donc je crains pour lui, qu’il se retrouve un peu seul, en dehors de ses troupes.»

L’avenir politique

«Ça va être compliqué pour lui, d’autant que, comme il n’a plus aujourd’hui l’argument du troisième mandat (…), que les autres opposants qui faisaient preuve de solidarité avec lui, se frottent les mains de sa situation. Parce qu’ils n’ont plus l’opposant numéro un dans les pattes. Et que donc, il y a une place à prendre dans la compétition électorale. Donc je crains pour lui, qu’il se retrouve un peu seul, en dehors de ses troupes.»

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