Macky Sall au cœur d’un dilemme

par Dakar Matin

«Absolument ferme» sur sa volonté de quitter le pouvoir au terme de son mandat, le président fait désormais face à une forte pression de son camp. Entre des compagnons qui le prient de ne pas «claquer la porte du Palais» et des proches qui le somment de plier bagages avant le 2 avril, Macky vient de s’enliser dans un engrenage politique intriguant.

En recevant, ce lundi, le rapport du dialogue national mené sous ses auspices, le chef de l’Etat a sûrement dû pousser un «ouf» de soulagement. Tellement que la tenue de ces pourparlers s’est révélée un lourd fardeau sur les épaules d’une nation aux mille buts et plus que divisée. Mais en attendant le dépôt de ces conclusions sur la table du Conseil constitutionnel pour avis (comme indiqué auparavant par le Président), ce satisfecit qu’il a exprimé n’est que passager.

Dans la foulée, le président va devoir s’affranchir d’un autre dilemme politique. Refuser le parjure quant à sa ferme décision de se barrer avant même le terme de son mandat… Ou céder aux pressions de ses compagnons qui le voient déjà sur le fauteuil d’un Président de transition dans une vacance du pouvoir. «Vous avez fait face à des défis sans précédent ; à une opposition à la doxa populiste, quelquefois revancharde, trop souvent violente et hors de l’arc républicain, ainsi qu’à des crises économiques, sociales et politiques. Malgré les pressions internes et l’ingérence condescendante des forces néo-colonialistes – qui sentent l’odeur du pétrole et du gaz – vous avez maintenu le cap, œuvrant sans relâche pour le bien-être du Sénégal. Notre destin ne devrait pas se résumer à choisir entre votre détermination à quitter vos fonctions le 2 avril 2024 à minuit et les risques de désintégration de notre cher Sénégal», ont réclamé, dans une lettre ouverte, 19 personnalités de la constellation du pouvoir dont Abou Abel Thiam ou encore Babacar Gaye. Aux allures d’une mise en garde contre une apocalypse institutionnelle, cette missive, renseignant sur la force des pressions internes, revient à dire que le leader de Benno n’a certainement plus le temps au sommeil.

Pire, dans cet engrenage politique de fin de règne, Macky Sall fait face à d’autres manœuvres au sein même de l’Alliance pour la République (Apr), se voit même «poussé à la démission», comme l’a révélé Le Quotidien dans sa parution d’hier. Au milieu de proches qui «veulent le convaincre de partir avant le 2 avril» et de camarades qui prônent «la reprise du processus électoral» incluant «d’autres candidatures» de son parti, il a du fil à retordre. Pendant que, plongeant l’opinion dans un suspens glaçant, l’avis attendu du coté des sept «sages» est aussi un autre coup de pression pour le Palais.

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