Les concessionnaires du nettoiement ont mis leur menace à exécution. Hier, lundi 19 février 2024, ils ont décrété un nouveau mot d’ordre de grève pour exiger le paiement des 14 milliards de FCFA que l’État du Sénégal leur doit.
Les concessionnaires du nettoiement ont mis leur menace à exécution. Hier, lundi 19 février 2024, ils ont décrété un nouveau mot d’ordre de grève pour exiger le paiement des 14 milliards de FCFA que l’État du Sénégal leur doit. Selon les grévistes, la somme n’a pas été payée, contrairement à ce qui était convenu avec les autorités.
La capitale du Sénégal, Dakar, renoue ainsi avec l’insalubrité. Après deux mouvements d’humeur soldés par des promesses infructueuses de règlement de leurs dus, il y a quelques semaines, les concessionnaires du nettoiement observent depuis hier, lundi 19 février 2024, un nouveau mot d’ordre de grève pour le paiement des 14 milliards de FCFA que l’État du Sénégal leur doit. Ainsi, les rues, coins et les points de collectes autorisées instituées par la Société nationale de gestion intégrée des déchets (Sonaged) ne vont pas être débarrassés des tas d’immondices qui jonchent les rues. Bref, la pagaille va s’installer dans les grandes artères de la capitale. «Les collecteurs informels vont les transformer, dans moins de 24 heures, en des dépôts sauvages. Même sans la grève, les conducteurs de charrette ont toujours eu des comportements regrettables. Ça sera la pagaille dans nos rues. Car ils ont trouvé un bon prétexte pour déverser les déchets partout, sans respect des normes d’hygiène», a déploré un riverain de la route des Niayes.
L’évacuation des ordures a tout le temps été un problème sérieux pour les habitants de la capitale Sénégalaise. Malgré les nombreux efforts et programmes des autorités pour maintenir Dakar et sa banlieue propres. Rares sont les quartiers qui bénéficient de deux rotations des camions de collectes par semaine. La quantité de déchets ménagers produits quotidiennement est estimée à 30 000 tonnes.
Les concessionnaires du nettoiement en sont à leur troisième mot d’ordre. Déjà , lors de la précédente grève du vendredi 02 au dimanche 04 février dernier, Dakar était invivable à cause des ordures. Un employé de la Sonaged en service au pont bascule de Malika, témoigne des difficultés rencontrées dans la collecte des déchets durant cette période. «Dans la nuit du jeudi 2 février, jusqu’au dimanche 04 février, la grève des concessionnaires avait considérablement affecté le système d’évacuation des ordures».
C’est pourquoi, «il faut trouver une solution à cette crise qui perdure», a déclaré une femme de ménage. Les négociations entre les concessionnaires et les autorités n’ont pas permis de trouver une issue heureuse à ce problème qui exaspère de nombreux ménages.
Ce n’est pas encore la fin du calvaire pour les Dakarois, confrontés aux difficultés d’évacuation des déchets. Pis, à l’incivisme de certaines familles qui déversent des eaux usées dans les rues, sans se soucier des passants, viendra s’ajouter les perturbations dans la collecte des ordures.
Des sources proches de la Direction de la Sonaged indiquent que «ceux qui ont observé la grève sont plus nombreux. Nous allons faire le point de la situation à la fin de la journée (hier lundi, ndlr). Cela nous permettra de savoir l’impact réel de ce mouvement».
En ce qui concerne les arriérés, nos sources se veulent prudentes. «Les gens sont en grève ; ils ne donnent que les informations qui les arrangent». C’est pourquoi, s’agissant du «montant avancé par les syndicalistes, il faut le prendre avec des pincettes», a révélé un responsable.
Par ailleurs, un chauffeur a souligné que «la grève va se poursuivre, tant qu’on ne rentre pas dans nos fonds. Le patron m’a demandé de garer le camion tout simplement. J’ai obéi».
Lamine DIEDHIOU