Quelles sont les grandes orientations et innovations du 145e Appel de Seydina Limamoulaye Thiaw ?
Les grandes orientations et innovations sont scindées en deux parties : il y a les urgences et les grands travaux à long terme. Il y aura un comité de suivi pour gérer ça. Pour les innovations, chaque autorité vient avec sa touche personnelle, mais cela entre dans le cadre de l’intérêt national. Je suis de ceux qui pensent et croient à la citoyenneté.
Nous croyons que chaque Appel concerne (tous) les Sénégalais et cela est pris en compte par le verset du Coran : «Nous avons honoré les enfants d’Adam». Cela précède les religions révélées. Le pacte de Médine s’applique à tous et les croyants se solidarisent entre eux. Le Prophète Mouhamed (PSL) protégeait les droits de tout le monde même en temps de djihâd en Islam. Ceci est un enseignement. Le vivre ensemble est une laïcité positive.
Peut-on connaitre le thème de l’Appel de cette année dans un contexte marqué par des déclarations (discours) de haine sur les réseaux sociaux ?
Le thème de cet Appel c’est : «Valeurs islamiques et développement durable à la lumière des enseignements de Seydina Limamou». Il ne peut y avoir de développement sans les valeurs enseignées par l’Islam. Tous les musulmans sont des parents. Il n’y a pas d’Islam dans la haine. Baye Laye a enseigné l’entraide, l’amour fraternel et la solidarité.
Quel que soit l’esprit qui entreprend, il doit être positif pour son intérêt et celui de la société. Le Prophète Mouhamed (PSL) a enseigné, à travers un hadith, le perfectionnement, l’excellence et adressons-nous en cas de besoin aux experts. L’expertise est très importante. Nous devons aussi combattre les inégalités. L’ennemi n°1 de la démocratie, comme l’a dit quelqu’un, c’est la pauvreté. On ne mange pas la démocratie. Les nouvelles autorités ont la chance, car il y a un existant en termes d’infrastructures.
Tous les Sénégalais ont un espoir. Les gens se sont battus pour arriver à un changement. Il ne faudrait pas que cela se transforme en désespoir. Au plan de la diplomatie, des choses ont été faites avec la Mauritanie et la Guinée Bissau. Si j’avais des conseils à donner à Ousmane Sonko et aux autres, j’allais leur dire de tout faire pour satisfaire les besoins des populations même si les difficultés ne manqueront pas. Un État, c’est aussi des risques. Il faut qu’ils s’attaquent au quotidien des Sénégalais pour se réconcilier avec eux et ils les auront comme soutien.
L’Appel draine beaucoup de monde. Quel doit être le comportement du fidèle avant, pendant et après l’événement ?
Le comportement du fidèle doit être en phase avec l’Islam qui doit guider nos actes. Nos messages doivent unifier et non diviser les hommes qui doivent s’aimer mutuellement. Cela va amener la sérénité. Nous avons des ancêtres dans les différents foyers religieux du Sénégal. Moi qui vous parle, Serigne Babacar Sy est mon grand-père de par sa mère (Ndr : Sokhna Rokhaya Ndiaye).
Ce pays a l’avantage de son socle et tissu social et il faut le renforcer. Comment concilier les défis, enjeux mondiaux et les enseignements de Seydina Limamou ? La première chose, c’est la diversité. Seydina Limamou a réalisé une société égalitaire. Le plus grand défi à relever, c’est la sous-estimation, l’indifférence.
Le colonialisme est dû à quoi ?
Seydina Limamou a préféré le nom d’Allah à son Thiaw. L’Unicité de Dieu peut être un sujet d’une thèse d’État.
Propos recuillis par Serigne Mansour Sy CISSE – Le soleil