jeudi, septembre 12, 2024
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LA RANÇON DE L’IMPRÉPARATION AUX JO DE PARIS

par pierre Dieme

Le sport sénégalais devra encore repasser pour pouvoir espérer décrocher sa deuxième médaille olympique. Si les performances réalisées par Louis François Mendy et Cheikh Tidiane Diouf aux JO de Paris, avec à la clé un record national aux 400 mètres, offrent un bon bol d’air à l’athlétisme, le marasme des athlètes sénégalais noté depuis plusieurs olympiades, remet en cause, les problèmes récurrents de la gestion du sport de haut niveau. Surtout en direction des prochains Jeux olympiques de la Jeunesse de 2026 à Dakar auxquels le Sénégal s’est engagé avec un ambitieux programme de réhabilitation des infrastructures sportives en cours.

Il faudra encore attendre d’autres olympiades pour accrocher une deuxième médaille. La marche a encore été haute pour les 11 athlètes engagés aux Jeux olympiques Paris 2024 qui se sont achevés le 11 août dernier. Zéro médaille !

Toutefois, pour l’athlétisme, la première discipline olympique, il y a eu bel et bien un frémissement au niveau des résultats. Du moins si on le compare aux derniers J0 où les athlètes sénégalais n’ont été que l’ombre d’eux même. Sur les pistes parisiennes, les trois représentants, à défaut de médailles, ont pu relever leurs performances individuelles. Louis François Mendy qui a terminé troisième place en demi-finale du 110 m haies avec temps de 13″34, a réussi un exploit individuel en battant son record personnel avec 13’’31. Même s’il n’a pas réussi à se qualifier pour la finale, Cheikh Tidiane Diouf a également performé en réalisant un bond qualitatif. Puisqu’il a tout bonnement effacé des tablettes, avec un temps de 44’94, le vieux record vieux de 56 ans d’Amadou Gakou au 400 m (45 s 01).

Malgré la performance de ces deux espoirs de l’athlétisme sénégalais, le résultat des athlètes reflète à bien des égards le marasme que le sport sénégalais continue de vivre aux JO.

Il faut noter que le nombre des athlètes qualifiés dans les disciplines phares s’est considérablement rétréci d’une olympiade à une autre. En cause, l’incapacité d’atteindre les minimas requis dans le ranking mondial de la discipline. Ce qui réduit les chances de athlètes des différentes disciplines. Mais la véritable cause de la contreperformance reste lier à l’impréparation. Avec en toile de fond les nombreux impairs dans le processus d’organisation des grandes compétitions à la dimension des Jeux olympiques ou des championnats du Monde. En somme le sport de très haut niveau

«Une médaille olympique demande beaucoup de moyens financiers, une bonne préparation. Le haut niveau n’est pas une plaisanterie. On ne pouvait pas rêver mieux avec mon niveau de préparation. Je n’avais pas tous les moyens que je voulais pour aller en finale. Il est normal que je m’arrête là, en demi-finales. Je me suis débrouillé comme je pouvais. Plus de considération envers les athlètes est nécessaire, si le Sénégal veut une autre médaille olympique. C’était un plaisir de représenter le pays», a déclaré Louis François Mendy.

Ces propos publiés à la fin de la compétition sont illustratifs. Le constat reste aussi valable pour les athlètes des autres disciplines. Elles peinent pour la plupart à dérouler un programme de participation cohérente pour les différentes compétitions internationales. A commencer l’obtention des minimas requis pour les champions du monde où les Jeux olympiques qui se préparent sur quatre ans au minimum. Ces obstacles traduisent le problème récurrent de la gestion du sport de haut niveau et de l’élite le temps d’une olympiade. Mais sur cette nécessité de mettre à temps à la disposition des sportifs des moyens et d’un accompagnement de qualités. Le tout sous-tendu par une politique sportive structurée.

L’athlétisme sur une rampe

En perte de vitesse depuis plusieurs années l’athlétisme sénégalais, plus que le judo, le canoë Kayak ou le tennis de table, devrait optimiser les résultats obtenus au cours de ces dernières années. Elle reste sur une bonne rampe en direction des prochains JO de 2028 prévus à Los Angeles. Si l’on tient en compte la belle dynamique enclenchée par les athlètes depuis les Jeux africains et titres glanés aux derniers championnats d’Afrique. Des performances qui sont aujourd’hui accompagnés par un ambitieux programme des infrastructures.

En plus de la réhabilitation en cours des stades Leopold Senghor et Iba Mar Diop, les deux seuls disposant d’une piste d’athlétisme praticable, ajouté à celui de l’annexe du stade Abdoulaye Wade qui accueille depuis deux ans le retour du meeting international, sont notables. Ces infrastructures de base devraient grandement contribuer à relancer la première discipline olympique. Ce, à moins de deux ans de l’organisation en 2026 des jeux olympiques de la jeunesse (JOJ). Un évènement majeur du sport mondial avec ces multiples défis sur les plans de l’organisation, de la participation mais aussi économique, culturel et touristique.

La flamme de Dakar 2026 rallumée

Le coup d’envoi de ces 4e Jeux Olympiques de la Jeunesse sera donné dans 924 jours (du 31 octobre au 13 novembre 2026 à Dakar). Un rendez-vous planétaire qui rassemblera quelque 4 000 jeunes athlètes de 15 à 18 ans dans la capitale sénégalaise pour deux semaines de compétition, de fête et de célébration de l’esprit olympique. Ces 4e JOJ initialement prévus en 2022 ont été reportés de 4 ans en raison de la pandémie. Il s’agira du premier événement sportif olympique qui sera organisé sur le continent africain. Un rendez-majeur qui permettra de relancer et de donner un nouveau souffle aux multitudes disciplines olympiques dont la plupart sont longtemps restées dans la léthargie.

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