Les commerçants , des victimes et vecteurs de la maladie !

par admin

Comme l’a signalé le ministre de la Santé et de l’Action sociale, dans son point quotidien d’hier, vendredi 24 avril, de nombreux cas de coronavirus (Covid-19), ont été décelés chez des commerçants. Ils sont aussi de grands vecteurs de la maladie, à cause de leurs nombreuses interactions.

Ala date d’hier, vendredi 24 avril, le Sénégal a enregistré 545 cas positifs au Covid-2019, depuis que la maladie s’est déclarée dans le pays. Parmi ceux-là, 60 malades sont issus de la transmission communautaire. Et ceci, à un temps record. Le 17 avril déjà, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, déplorait la présence de 30 cas communautaires dans 25 communes. En une semaine, la situation a empiré, passant du simple au double. Sur le site officiel du ministère de la Santé, mis à jour hier, vendredi, à 13 heures, les cas communautaires sont évalués à 60. Pis, dans le point du jour, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a dit que parmi les 5 cas communautaires recensés, 4 sont des commerçants. Cette soixantaine de cas a fini donc par amener la pandémie à un niveau que les autorités sanitaires ont voulu éviter, depuis le début.

En effet, tout cela a été facilité par les échanges opérés dans les lieux de commerce ou les déplacements non règlementaires. A ce titre, la région de Louga comptabilise, à la date d’hier, vendredi 24 avril, 30 cas positifs au coronavirus. Et tout est parti d’un commerçant revenu de Dakar. Il a été testé positif, le 6 avril. 94 contacts issus de la famille, du milieu professionnel et social du contaminé, ont été identifiés et mis en quarantaine. Pis, un vieux de 74 ans qui a réfuté avoir été en contact avec ce commerçant, est mort le mardi 21 avril, du fait de la maladie. 126 personnes en contact avec le vieux ont été placées en quarantaine ; parmi eux, une partie du personnel médical de l’hôpital régional.

LES MARCHES INSTALLENT LE COVID-19 A TOUBA

Loin de la ville de Louga, la cité religieuse de Touba a renoué avec le Coronavirus, au moment où les autorités médicales avaient presque fini d’évacuer tous les malades. Les cas communautaires ont porté le nombre de malades de Covid-19 à 55, après les 26 personnes contaminées par le patient 5, le «Modou-Modou» revenu d’Italie en mars. Touba et Mbacké ont actuellement 29 cas sous traitement. La situation est en partie due aux cas communautaires décelés au marché Ocass, à Madiyana et dans une pharmacie. Un commerçant et un vigile officiant au marché Ocass ont été testés positifs. Un cas communautaire a été aussi détecté au marché Madiyana. Certains patients de la ville de Mbacké ont chopé le virus à Touba. Ils tenaient leurs commerces au marché Ocass de Touba. Par ailleurs, la ville de Tivaouane a aussi enregistré son premier cas de Covid-19, par la faute d’un commerçant «véreux» qui a réussi à tromper le contrôle en empruntant une moto pour rallier la cité religieuse. Non loin, toujours dans la région de Thiès, la dame qui a contacté le coronavirus à Pout, recensée dans les cas communautaires d’hier habite Diender. Elle officiait au marché Castor, comme vendeuse de légumes. Les responsables de ce marché soutiennent, toutefois, qu’elle a choisi de se faire payer par transfert d’argent. Dans la région de Dakar, à la gare routière de Keur Massar, une dame qui vendait du petit déjeuner a chopé le virus, sans qu’elle ne sache la personne qui l’a contaminée. Les appels se sont multipliés pour identifier les personnes avec qui elle avait été en contact. A Guédiawaye, une commerçante malade du Covid19 a installé la psychose à cause de ses nombreuses fréquentations. Un camp de dépistage massif a été même installé dans la zone, le temps d’une journée.

FERMETURE, REORGANISATION DES HEURES, DESINFECTION DES MARCHES ET PORT OBLIGATOIRE DE MASQUES : Ces mesures prises pour contrecarrer le virus

A Touba, les marchés ont été fermés depuis avant-hier, jeudi 23 avril. Et ce, pour plusieurs jours. Après réouverture, seuls les commerces essentiels y seront autorisés, ont annoncé les autorités locales. Auparavant, le gouverneur de la région de Diourbel avait restreint l’ouverture des marchés, entre 6h et 15h. Plusieurs autres marchés, dans le pays, ont vu leur heures de fonctionnent revue à la baisse ou totalement fermés. A Dakar, les commerces ont été à l’arrêt pendant plusieurs jours au marché Hlm, sur décision des autorités municipales. A la Médina, le maire Bamba Fall a décidé, par arrêté du mardi 17 mars, qu’à compter du dimanche 22 mars, les marchés de Tilène et de Champs des Courses seront fermés de toutes activités et les rues 19 ; 21 ; 23 ; 25 ; 20 et que l’Avenue Blaise Diagne soient désencombrées, nettoyées et désinfectées. Aussi la rue 18 devait-elle être totalement désencombrée et provisoirement interdite de toutes activités de commerce pour une durée de 3 semaines. Ailleurs, mais toujours dans la capitale sénégalaise, c’est le marché Sandaga qui a été déguerpi.

En outres, ces initiatives se sont multipliées dans les régions où les autorités ont pris l’initiative de réorganiser les commerces, à cause du Covid19. Par arrêté, le ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité publique, Aly Ngouille Ndiaye, a également décidé d’instaurer le port systématique de masques dans les lieux de commerce tels que les marchés. Cependant, malgré les initiatives prises çà et là, le virus continue à se propager dans ces lieux de grandes mobilisations humaines.

VIOLATION DE L’INTERDICTION DE CIRCULER : Gora Khouma demande aux autorités de sévir

La propagation des cas communautaires est plus facilitée par les déplacements non règlementaires des populations. A titre d’exemple, la présence du virus dans la ville de Louga est du fait d’un commerçant qui s’est rendu de manière irrégulière à Dakar. Le cas positif enregistré dans la cité religieuse de Tivaouane, est aussi un commerçant. Il est venu dans la cité, à bord d’une moto. Suffisant pour que le secrétaire général du l’Union des routiers du Sénégal, Gora Khouma, invite l’Etat à sévir pour faire respecter la loi. «Le Covid-19 concerne tous les Sénégalais. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale, appuyé par le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement et celui de l’Intérieur et de la Sécurité publique, ont pris des mesures pour règlementer (la circulation) des personnes et des biens.

Le voyage interurbain est formellement interdit, des mesures apportées sur la circulation urbaine. Auparavant, tous les syndicalistes se sont accordés avec les autorités pour respecter les mesures prescrites. J’ai dénoncé la commercialisation des laissez-passer, des camions opèrent frauduleusement. Les conducteurs de motos-taxis sont toujours dans leurs vieilles habitudes. Le gouvernement doit renforcer le contrôle sur les motos et les charrettes. Elles continuent à faire des navettes non autorisées», dénonce-t-il. Gora Khouma trouve, par ailleurs, qu’il faut de la répression, comme ce fut le cas au début de l’instauration du couvre-feu. «Quand la Police a fait usage de la force, certes des voix se sont élevées pour dénoncer la pratique, mais les citoyens étaient obéissants. Il faut qu’on revienne à cela», dit-il.

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