Idrissa Seck se confine dans son silence assourdissant

par admin

Les différents responsables du parti Rewmi se sont donné rendez-vous ce week-end à Thiès. C’était lors d’un séminaire national dédié à la restructuration du parti. Idrissa Seck était très attendu à l’ouverture de ces importantes assises, mais il a prolongé son silence, en se faisant représenter par le député Déthié Fall

D’aucuns pensaient qu’avec le séminaire national de restructuration du parti Rewmi tenu ce week-end à Thiès, avec la présence de tous les responsables, le Président du parti, en l’occurrence Idrissa Seck, allait rompre son silence assourdissant. Mais finalement, il a préféré être représenté par le Député Diéthié Fall.

En effet, depuis la dernière élection présidentielle, le leader de Rewmi, si prompt avant à se prononcer sur les questions politiques brûlantes de l’heure et même à jeter de grosses pierres dans le ‘’Macky’’, est aphone sur le terrain. Cette posture assez surprenante, si l’on se réfère à la situation politique très chargée, a même poussé certains à penser à un deal avec le pouvoir du Président Macky Sall.

Mais il est aussi clair, selon certains responsables de Rewmi, qu’un tel comportement répond à des soucis de stratégie de communication, pour mieux consolider un leadership politique et non une volonté de s’éloigner des préoccupations des populations.

Dans ce cadre, Idrissa Seck a déjà goûté à tous les schémas, avec des fortunes diverses. En effet, après les profonds malentendus politiques avec Me Abdoulaye Wade, suivis de sa descente aux enfers et de son exclusion du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), Idrissa Seck avait adopté la stratégie du silence, pour faire face à ses adversaires. Une telle démarche avait payé lors de l’élection présidentielle de 2007.

C’est à cette période d’ailleurs qu’il avait initié la communication par la diffusion de CD. Ce fut de grands moments de communication, qui attiraient l’attention de toute une nation. Il était arrivé second lors de la présidentielle, derrière le Président sortant Me Abdoulaye Wade avec 14,90% des suffrages contre 55,90% pour ce dernier. Après cela, il avait, à un moment donné, emprunté le chemin inverse en multipliant ses sorties au vitriol contre le régime de Me Wade et en ne ratant aucune occasion de se prononcer sur l’actualité nationale. Et au premier tour de la présidentielle de 2012, son score électoral a chuté, allant de 14,92 à 7,86%. Il a poursuivi ce même schéma dès qu’il a claqué les portes de la coalition Benno Bokk Yaakaar, avec une communication à outrance contre le régime du Président Macky Sall, ce qui ne s’est pas positivement traduit dans ses résultats électoraux. C’est donc sans surprise qu’il est revenu sur sa stratégie de départ, en préférant garder le silence et mener son travail politique en toute discrétion.

D’ailleurs, ce week-end à Thiès, lors de l’ouverture du séminaire national dédié à la restructuration du parti, le député Déthié Fall s’est adressé à tous ceux qui s’interrogent sur le silence du Président Idrissa Seck. Il a déclaré à cette occasion : « Un parti, c’est d’abord des initiatives venant de ceux qui ont des responsabilités. C’est pourquoi, c’est utopique de dire qu’un parti ne fonctionne pas parce que le Président n’est pas visible sur le terrain. Là où il y a un Président, il y a également des secrétaires nationaux qui ont des charges politiques à assumer. Et si chacun des dix secrétaires nationaux tenait une manifestation chaque deux mois et demi, cela garantirait une manifestation par semaine pour le parti. C’est cela la vérité alors que le parti compte plus de quarante secrétaires nationaux. C’est dire à ses yeux qu’il incombe à tout le monde de prendre des initiatives pour animer le parti, d’autant plus que le Président Idrissa Seck a fait tout ce qu’il devait faire. C’est un homme d’une dimension exceptionnelle. Il a contribué très significativement à l’alternance de 2000 et personne ne peut le nier. Mais il n’a fait que 4 ans de pouvoir sous le régime libéral auquel il a tourné le dos dès qu’il a su que les choses commençaient à dévier. Il a préféré se ranger du côté des populations.

En 2012, le même schéma est revenu avec une bonne contribution à la seconde alternance qu’il a quittée un an seulement après, car sachant que les choses n’allaient pas et depuis lors, il est encore du côté des populations. C’est cet homme que tout un chacun, animé d’une volonté de contribuer au développement du pays, doit se prescrire le devoir de l’accompagner et de répondre à son appel partout où il est lancé afin qu’il hérite des rênes du Sénégal. Contrairement ce que d’aucuns croient ou ce que certains veulent faire croire à l’opinion, Idrissa Seck n’est pas détaché des préoccupations des Sénégalais. C’est quelqu’un qui reste concentré tous les jours, toutes les heures, sur les préoccupations des Sénégalais. N’acceptez pas qu’on veuille vous faire croire autre chose».

LA FEUILLE DE ROUTE POUR MASSIFIER LE PARTI

Le séminaire de Thiès a été l’occasion pour Rewmi de décliner le schéma de massification du parti dont Yankhoba Diattara, Secrétaire national à la vie politique et Directeur des structures du parti, est le maître d’œuvre, et de créer les conditions d’une victoire à la prochaine élection présidentielle qui constitue la dernière carte pour Idrissa Seck. Le député Déthié Fall a déclaré à ce sujet : « Si on avait le double de ce que nous avons eu en 2019, on aurait que 40%, soit 1 800 000 voix. C’est pourquoi la massification est une priorité et il y a des efforts à faire encore dans ce domaine.

Dans ce processus, une organisation constitue également une priorité, car on ne voudrait pas demain que notre parti ressemble à certains partis ; suivez mon regard. Il nous faut donc un parti structuré à la base. » Le schéma organisationnel qui porte la stratégie de massification répond à des soucis d’une bonne appropriation des principaux outils, permettant un fonctionnement adéquat du parti, avec des instances régulières. La charpente repose sur un bureau politique de 25 membres autour de chaque bureau de vote des 552 communes du Sénégal. Chaque commune est également appelée à mettre en place un bureau communal de 15 membres, mais aussi un bureau des structures jeunes, femmes, cadres de 15 membres chacune. Et la fédération départementale sera l’émanation de ces bureaux communaux ; et le bureau politique national de 165 membres, équivalent de l’AssembléeNationale, sera à son tour l’émanation des fédérations, au prorata de la population de chaque département et avec 15 représentants de la diaspora. La fédération départementale se réunit chaque mois, avec obligation de dresser un rapport adressé au Président du parti, tandis que les structures régulières des jeunes, des femmes, des cadres, des enseignants se retrouvent chaque trimestre.

Et chaque fois, rapport est transmis au Président du parti. Quant au bureau politique du parti, il se réunit également chaque semestre selon le même format. Au-delà de cette organisation formelle, des rencontres annuelles sont au programme avec l’université hivernale pour les jeunes, le congrès des femmes chaque mois de mars, pour marquer également la journée internationale de la femme, un symposium organisé par les cadres du parti sur des thématiques d’intérêt général, une rencontre des enseignants en marge de la journée annuelle dédiée à l’évaluation de ce dispositif global.

 

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