Les acteurs du secteur de la restauration craignent pour leur avenir compromis par l’état d’urgence suivi du couvre- feu de 21 heures à 5 heures du matin. Déjà mis à rude épreuve durant le premier couvre-feu de mai dernier, ces acteurs tentaient de se relever quand l’instauration du nouvel état d’urgence est venue donner un coup de massue à un secteur agonisant.
Accoudée à sa caisse, la jeune fille montre des signes de lassitude. Elle voit son avenir en pointillés, pour ne pas dire en noir, et se demande si son patron se relèvera de ce coup qui tombe au moment où sa petite entreprise commençait à voir le bout du tunnel. Et ce même s’ils n’avaient pas encore fini de payer leurs différentes dettes contractées durant le premier couvre-feu.
Au restaurant le Parigo de Liberté 6, l’un des employés fait partie de l’équipe matinale. « Nous n’avons pas fini d’éponger nos différentes dettes causées par le premier couvre-feu avec l’ensemble des mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Et nous voilà  de nouveau en plein dans un autre couvre-feu. Ç’aurait été plus pertinent pour les autorités de veiller au respect strict des règles barrières que de  nous  imposer un second couvre-feu qui risque d’hypothéquer nos chances de survie », confie, sous l’anonymat, la jeune caissière en l’absence du propriétaire du restaurant.
Comme elle, beaucoup d’employés du secteur de la restauration craignent pour leurs emplois dès lors que ces établissements ne peuvent fonctionner à perte. Il leur faut, en plus de la location et des salaires, payer différentes taxes. Ce qui serait impossible dans la situation actuelle. «  Cette nouvelle mesure n’est pas du tout en notre faveur. Et si ça continue comme ça, les conséquences seront désastreuses. Les risques de licenciements son énormes », fait savoir son collègue préposé à la cuisine dans les colonnes du journal Le Témoin.
Selon ces employés, le couvre–feu va tuer le secteur de la restauration à petit feu, surtout s’il devait durer. Dans ce milieu, l’essentiel du chiffre d’affaires se fait la nuit. Par conséquent, imposer la fermeture à 20 heures ou avant pour permettre au personnel de rentrer, c’est signer l’arrêt de mort d’un secteur qui emploie beaucoup de monde. A en croire notre interlocutrice, il y a d’autres dossiers plus sérieux, mais seul le propriétaire du restaurant est habilité à en parler.
Dans le même secteur, la caissière d’un autre établissement développe les mêmes arguments que sa collègue citée ci-dessus. A l’en croire, l’avenir du secteur serait particulièrement sombre si l’état d’urgence devait durer. Car, les restaurants font déjà face à des problèmes insurmontables. problèmes. Elle aussi s’excuse de ne pouvoir en dire davantage en l’absence de son chef. Trouvé sur les marches des escaliers du restaurant, un jeune étudiant d’origine ivoirienne dit ne pas comprendre du tout pas la pertinence du couvre-feu.
Le deuxième du genre sans que les effets positifs du premier ne soient visibles. « Dans les bus, les gens sont entassés comme des  sardines. Il n’y a pas plus dangereux que ça. Car la situation dans les transports à  Dakar favorise la propagation du virus. En plus, la nuit, les gens vont dans les restaurants juste pour diner », s’offusque Alphonse Kouassou.
Gérant d’un petit restaurant dans le même secteur, Amadou Baldé ne cesse de pester contre la décision des autorités. « Nous ne sommes pas encore en règle avec les bailleurs. Et voilà   que les autorités en rajoutent » dit-il à nos confrères du journal Le Témoin. En plus des recettes de son restaurant qui vont diminuer, Amadou Baldé craint des lendemains sombres pour le quotidien de sa famille qu’il entretient grâce au fonctionnement de son restaurant.
Le Témoin