Cos-Petrogaz: 4 ans après, quel bilan !

par Dakar Matin

Depuis 2014, plusieurs gisements de pétrole et de gaz de classe mondiale ont été découverts aux larges du Sénégal. Pour préparer ces changements qui impacteront de manière positive la vie des Sénégalais, le Président de la République a entrepris plusieurs réformes et une restructuration profonde dont la mise en place du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ) crée en 2016. Quatre après, quel bilan après sa création ?

Les importantes découvertes de pétrole et de gaz, dans les eaux profondes sénégalaises déchainent les passions. L’importance de ces ressources d’hydrocarbures découvertes depuis 2014, avec le gisement pétrolier de Sangomar (au large de la région de Fatick), puis en 2014 et 2017 pour les gisements de gaz respectivement situés à Saint-Louis et à Cayar, fera entrer le Sénégal, en 2023, dans le cercle restreint des pays producteurs d’hydrocarbures.

Pour une meilleure transparence dans le cadre de l’exploitation de nos ressources naturelles, le Président de la République, a mis en place, en octobre 2016, le Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ).

En tant qu’organe de pilotage stratégique, le COS-PETROGAZ a pour mission d’assister le Président de la République et le Gouvernement dans la définition de la politique de développement du secteur pétrolier et gazier, et ce par le biais de son secrétariat permanent en collaboration avec le Ministère du Pétrole et des Énergies (MPE).

Bras stratégique de la présidence en matière de pétrole et de gaz, le COS-PETROGAZ joue un rôle primordial dans le secteur pétrolier et gazier au Sénégal. Importance du renforcement du dispositif institutionnel avec la création du COS-PETROGAZ.

 En effet, le COS-PETROGAZ, avec le Ministère du Pétrole et des Énergies a dirigé et coordonné les négociations avec la Mauritanie dans le cadre de l’accord inter-gouvernemental pour l’exploitation du gisement de GTA partagé par les deux pays.

Ces accords juridiques et fiscaux constituent un volet très important dans les négociations avec les compagnies pétrolières car permettant l’optimisation des revenus de l’État durant l’exploitation des hydrocarbures.

Ce qui montre clairement que pour le projet GTA, en additionnant les phases 1,2 et 3, l’État du Sénégal capte au minimum 68 % des flux financiers.

Dans le but de soutenir les structures de premier de rang dans leurs missions, notamment le Ministère du Pétrole et Petrosen, le COS-PETROGAZ s’était attaché les services d’un cabinet d’avocat de premier rang, comme Cleary Gottlieb Hamilton, ou encore d’un cabinet spécialisé en ingénierie pétrolière et fiscale comme GaffneyClines, pour assister l’État dans ses négociations.

Toutefois, le secteur privé national pourra bénéficier pleinement des opportunités générées par ce nouveau secteur grâce au soutien des pouvoirs publics. La loi sur le contenu local, adoptée en février 2019, est un levier de promotion du patriotisme économique pour maximiser les retombées économiques et sociales des projets pétroliers et gaziers par le développement du secteur privé local.

Cette loi vient compléter l’action de l’État en posant les bases d’une participation pragmatique et ambitieuse de toutes les forces vives de la nation aux activités liées directement ou indirectement au secteur. L’ambition du Sénégal est d’atteindre, voire dépasser le seuil de 50 % de contenu local à l’horizon 2030.

Pour y parvenir, l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) créé en 2017, est la carte maîtresse qui permettra d’assurer la montée en puissance des capacités locales et fournira les ressources humaines de qualité capables de mener à bien nos projets. Le projet de loi d’orientation encadrant la gestion et la répartition de ces futurs revenus tirés de l’exploitation de nos gisements témoigne de la volonté du Chef de l’État de garantir que les recettes d’hydrocarbures puissent à la fois contribuer au développement à long terme de la société et de l’économie du Sénégal, et assurer une solidarité financière entre la génération actuelle et les générations à venir.

Utiliser le gaz de Yakaar teranga pour booster l’industrie locale

Les projets GTA et Sangomar sont destinés à l’export, tandis que pour la première phase du projet Yakaar Teranga, le Président de la République a décidé qu’elle sera la principale source d’approvisionnement pour une utilisation locale. C’est ainsi que dans le cadre du Gas Master Plan, ce gaz servira à alimenter les centrales de la Senelec qui fonctionneront au gaz.

 L’objectif étant la réduction de la facture énergétique des ménages mais aussi l’ouverture vers d’autres opportunités, en particulier vers les industries énergivores. Même si le Sénégal sera un pays producteur d’hydrocarbures, il est important de rappeler qu’on ne sera pas au même niveau que certains pays comme le Nigéria, qui produit par exemple près de 2 000 000 bbl/jour (là où Sangomar ne produira que 100 000 bbl/jour), il est donc primordial de réfléchir à d’autres moyens de valorisation de nos hydrocarbures. Ainsi, outre le rôle important de coordination et de conseil entre les différentes entités qui composent le secteur de l’énergie, le COS-PETROGAZ joue un rôle de veille stratégique en menant des études prospectives sur les possibilités de transformation de nos hydrocarbures, en utilisant le gaz de Yakaar Teranga.

Des pistes comme la pétrochimie mais aussi le Gas For Mining sont en train d’être étudiées actuellement. Avec un prix du gaz abordable, le Sénégal peut se positionner sur des secteurs tels que la sidérurgie ou la verrerie. L’ambition est de faire du Sénégal un hub de transformation minière de la région pour capter une bonne partie de la valeur ajoutée qui échappe aux pays africains dotés de richesses minières, pétrolières et gazières.

M.BA

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