En Centrafrique, 23 personnes dont l’ex-président du pays, François Bozizé, et plusieurs importants chefs rebelles sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité, pour l’offensive armée menée au moment de l’élection présidentielle de décembre 2020. Un verdict rendu en l’absence des condamnés, par la cour d’appel de Bangui.
François Bozizé, ses fils Jean-Francis et Aimé-Vincent dit « papy », les chefs des principaux groupes rebelles de Centrafrique – Nourredin Adam, Ali Darassa, Mohamed Al-Khatim, Abakar Sabone ou Sambe Bobo – font partie de cette liste de 23 personnes condamnées le 21 septembre 2023 par la cour d’appel de Bangui lors de la session criminelle.
Jugés par contumace, ils écopent de la prison à perpétuité pour sept chefs d’inculpation, notamment atteinte à la sûreté intérieure, association de malfaiteurs, rébellion et complot. Maxime Mokom également. Mais l’ancien chef anti-balaka est actuellement détenu par la Cour pénale internationale.
Le verdict lu par le président de la cour, Thierry Joachim Pessiré, a été transmis à RFI par le correspondant de la Deutsche Welle à Bangui.
Depuis, la CPC vivote, François Bozizé a été contraint de quitter le Tchad pour la Guinée-Bissau en mars dernier et de nombreux motifs de tension entre ses différents leaders ont émergé. À bientôt 77 ans, il continue de demander un dialogue inclusif.
« Nous avons décidé de ne rien dire sur cette mascarade », commente un cadre de la CPC. « Dès lors qu’un régime sent sa fin venir, il bascule dans la dictature en multipliant les arrestations et les condamnations. C’est un éternel recommencement en Centrafrique ».
Sur le terrain, les différents groupes de la coalition contrôlent certaines régions du pays et continuent de mener des attaques ponctuelles contre les militaires centrafricains et les mercenaires russes de Wagner, sans toutefois présenter une menace réelle pour le pouvoir de Faustin-Archange Touadera. Lequel a fait adopter sans coup férir une nouvelle Constitution le 30 juillet dernier, ouvrant la voie à un 3e mandat.
RFI