L’Association des commerçants détaillants du Sénégal (Acds) s’insurge contre l’arrêté fixant les nouveaux prix de certaines denrées qui favorise les grossistes au détriment des petits commerçants. Face à la presse, elle accuse la ministre du Commerce d’être «juge et partie».
L’Association des commerçants détaillants du Sénégal (Acds) allume la flamme de la contestation. La goutte de trop a été l’arrêté ministériel fixant les nouveaux prix de certaines denrées.
Une décision d’autant plus inacceptable que «l’importateur, l’industriel et les grossistes sont devenus aujourd’hui, des concurrents directs des boutiquiers détaillants du Sénégal depuis la loi 94-63 de 1994», estime Alioune Bâ. Et donc, poursuit le président de l’Acds, «l’arrêté ministériel fixant les prix sans informer aux détaillants le prix qu’ils doivent acheter au niveau du grossiste est injuste». Surtout que «le grossiste dicte son prix aux détaillants». Et de marteler : «Nous n’accepterons pas d’être guidés par nos concurrents supportés et aidés par le ministère du Commerce.
La ministre ne peut être juge et partie. Elle se devait de rassembler toute la famille du commerce et non la diviser, encore moins monter les uns contre les autres, dès l’instant que le commerce est une chaîne.» Il alerte : «S‘il y a rupture du sucre et de l’huile dans les jours à venir, la coupable, la seule et unique responsable c’est la ministre du Commerce. Ce sera de sa faute. La décision qu’elle a prise est mauvaise, précipitée et inopérante.»
Les boutiquiers détaillants informent que «l’augmentation des prix n’est pas de notre volonté et nous empêche même d’écouler nos produits». Ainsi demandent-ils à la ministre de prendre ses responsabilités ; ce d’autant qu’ils disent avoir «décidé de cesser d’être les esclaves des grands commerçants». Au-delà, les boutiquiers détaillants se sont offusqués du mutisme de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) sur les problèmes que rencontrent les détaillants. Laquelle selon eux, semble «cautionner l’arrêté qui vient tuer les petits commerçants».
Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante)