,Je vous saisis par la présente en ma qualité de Coordonnateur général du Forum Civil (Section Sénégalaise de Transparency International), à propos de graves menaces qui pèsent sur la colonie de Gazelle Oryx (Oryx Dammah) qui vit au Sénégal.Durant le transfert d’une bande de gazelles Oryx (dont le nombre exact reste à déterminer) de la région naturelle du Ferlo, réserve mondiale de la biosphère, il a été constaté la mort d’au moins 2 d’entre elles dans des conditions effroyables. Ce qu’on pensait être un banal accident de transport, s’est révélé être la partie visible de l’iceberg d’un vaste scandale de prédation d’Oryx, par de hautes autorités de l’Etat. S’en est suivi une vague d’indignation, qui a poussé le Ministère de l’Environnement, à travers la Direction des Parcs Nationaux, à publier un communiqué pour justifier le transfert de cette bande d’Oryx vers une « Réserve privée » et les conditions de ce transfert.Mais ce communiqué est troublant a bien des égards, parce qu’il est la preuve écrite (aveu) d’un dispositif de bradage institutionalisé du maigre patrimoine de biodiversité dont dispose le Sénégal. C’est la preuve matérielle que la Direction des Parcs Nationaux (DPN), a distribué à sa guise des Oryx à des particuliers, en violation des règles d’écologies les plus primaires et des dispositions légales du Sénégal. Au nombre de ces violations, on peut noter :Qu’il n’y ait pas eu d’appel à concurrence publique pour sélectionner (sur la base de critères) les fermes privées devant accueillir les bandes d’Oryx à redéployer, si tant est qu’elles doivent l’être pour éviter des problèmes de consanguinité ;Qu’un doute pèse sur l’existence d’un audit ou d’une étude d’impact environnementale diligentée par la DPN avant ces relocalisations des Oryx. Ceci est d’autant plus préoccupant que les risques sanitaires liés à la transmission de virus d’origine animal, aussi bien à l’être humain qu’au cheptel domestique, est au centre du débat scientifique sur l’origine du COVID-19 ;Que les principaux bénéficiaires connus, de ces Oryx sont de hautes personnalités en fonction dans le gouvernement actuel.Ceci montre que les dispositions opérationnelles et législatives en vigueur au Sénégal n’ont pas permis de protéger le cheptel d’Oryx, quand bien même que le Sénégal ait ratifié la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique et soit membre de l’UICN ainsi que bien d’autres Accords Multilatéraux sur l’Environnement.Mais au-delà de la clameur, il nous incombe la responsabilité de protéger ce bien commun. C’est pourquoi, nous alertons sur la situation de mauvaise gestion du stock de gazelles Oryx au Sénégal et nous vous invitons à y prêter une attention particulière. Afin de préserver ce patrimoine mondial, nous militons pour que ; a) Des mesures immédiates (sanctions y compris) de cessation de ces prélèvements inappropriés et de réparation du préjudice écologique soient prises ; b) Le cadre réglementaire sénégalais de protection des espèces en danger, figurant sur la liste rouge de l’UICN, soit renforcé ; c) Un dispositif transparent de suivi écologique des Oryx soit mis en place.Nous avons conscience, Monsieur le Chargé de programmes, de l’intérêt que vous portez à la conservation de la diversité biologique et n’avons aucun doute que vous prendrez les dispositions nécessaires à la préservation des Oryx du Sénégal, patrimoine national et patrimoine mondial.Birahim SeckCordonnateur général «
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