Me Abdoulaye Tine, avocat à la Cour et docteur en droit a affirmé dans une contribution postée sur sa page Facebook que « certaines interprétations tendent à réduire le rôle du pôle judiciaire financier à la seule lutte contre l’enrichissement illicite ». Une vision qu’il qualifie de trompeuse et contraire à la réalité juridique.
Pour Me Tine, il est essentiel de rappeler que le Pôle Financier, qui a remplacé la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), a une compétence beaucoup plus étendue. “En réalité, le Pôle Financier a été créé pour traiter un large éventail d’infractions liées à la criminalité économique et financière”, explique-t-il.
Selon les textes en vigueur, cette juridiction est habilitée à juger les auteurs de douze grandes infractions, divisées en seize catégories spécifiques, allant bien au-delà de l’enrichissement illicite. Ces infractions comprennent, entre autres : la corruption, qu’elle soit active ou passive, dans les secteurs public et privé, le détournement de deniers publics, affectant des fonds destinés à des services publics ou programmes sociaux, le trafic d’influence, visant à manipuler des décisions publiques en échange d’avantages, le blanchiment de capitaux, dissimulant l’origine illicite de fonds, la contrefaçon, notamment des documents et valeurs mais aussi le financement du terrorisme, ou encore le trafic de migrants.
Il souligne qu’au regard de cette liste, le Pôle Financier est un outil indispensable pour préserver l’intégrité économique et financière du Sénégal.
Me Abdoulaye Tine déplore les tentatives visant à restreindre son rôle à une seule infraction. Il estime que cela traduit une volonté de désinformer le public et de discréditer les efforts engagés dans la lutte contre la criminalité organisée. Pour lui, ces interprétations erronées nuisent à la compréhension des enjeux réels et sapent les efforts de transparence et de justice dans le pays.