Domaines agricoles communautaires (Dac). Ce marché colossal, d’une valeur de 29 600 536 000 FCFA, avait été signé par Mame Mbaye Niang, alors ministre de l’Emploi, au nom de l’État. Toutefois, selon le rapport relayé par L’Observateur, aucune irrégularité manifeste n’avait été relevée au moment de la signature du contrat. Mais la suite de l’audit réserve des révélations inattendues, susceptibles d’expliquer les nombreuses interrogations et les répercussions judiciaires qui ont suivi.
Le rapport souligne que l’attitude de Mame Mbaye Niang vis-à-vis du contrat avec Green 2000 aurait facilité des dérives. « Une réaction ambivalente du ministre de la Jeunesse signataire du contrat suite aux alertes de Locafrique sur le non-respect par Green de ses obligations contractuelles », précise le document. Toujours selon les inspecteurs, l’ancien ministre aurait écrit à plusieurs reprises aux ministères et responsables concernés pour permettre à Green 2000 de toucher des fonds sans contrepartie réellement effectuée.
Par exemple, le 1er décembre 2016, Mame Mbaye Niang aurait adressé une lettre à Jean Pierre Senghor, alors coordonnateur du Prodac, mettant en exergue des manquements graves : enregistrement tardif du contrat par Green, absence de mobilisation de la caution d’avance de démarrage, et violations des articles contractuels. Cependant, malgré ces irrégularités dénoncées, aucune action concrète n’a été prise pour corriger la situation.
Comme le rappelle L’Observateur, « la permissivité du dispositif de contrôle du Prodac a eu des répercussions négatives sur l’exécution du projet ». Une mission de terrain menée par Locafrique aurait confirmé que le niveau des investissements réalisés ne correspondait pas aux décaissements déjà effectués.
Actuellement, Khadim Bâ, également impliqué, a été entendu sur ces faits. Quant à Mame Mbaye Niang, qui réside à l’étranger depuis la chute du régime de Macky Sall, il fait l’objet d’une enquête approfondie par le Pool judiciaire financier. Des cabinets notariaux ont été saisis pour examiner d’autres dossiers liés à son mandat.
Selon les dernières informations rapportées par L’Observateur, ce scandale continue de secouer le Sénégal, révélant l’ampleur des dysfonctionnements dans la gestion des fonds publics et les ramifications politiques d’une affaire aux multiples zones d’ombre.