Le Sénégal a connu une rude campagne électorale. En lieu et place d’un débat programmatique, certains candidats haineux ont rivalisé d’ardeur en invectives et insultes pour faire mal. La rancune tenace, ils ont proféré des attaques puériles en dessous de la ceinture. Soutenus par une bande d’aigris et de jaloux qui juraient par tous les saints de la défaite de la liste PASTEF, ils croyaient tous à leur bonne étoile. Certaines idioties débitées révélaient en réalité qu’ils nageaient dans une profonde ignorance de la chose politique et qu’ils n’avaient aucune maîtrise du contexte actuel. Au soir du 17 novembre, le peuple sénégalais, par son génie politique, sa maturité et sa clairvoyance, leur a infligé une belle leçon mémorable de sagesse. Ils se sont retrouvés tous groggy.
En réalité, ils ont délibérément entretenu de fausses tensions et des rivalités exacerbées pendant cette campagne par l’usage excessif de violence physique et une rhétorique agressive pour exister devant la machine électorale de PASTEF. Mais toutes les personnes averties savaient pertinemment que le camp présidentiel allait obtenir une majorité. Une logique qui découle de la cohérence du vote sénégalais. Jamais un nouveau pouvoir ne s’est installé sans avoir, à sa première législature, une majorité qualifiée. Le verdict des urnes a été implacable. Maintenant, nous savons qui pèse quoi au niveau du landerneau politique, chaque acteur politique doit en tirer les conséquences, faire son introspection et mesurer ses responsabilités.
Après les douloureuses et dramatiques épreuves vécues dans leur chair par le peuple sénégalais, ce pays a besoin d’apaisement. Le fait de reconnaître les résultats sortis des urnes et de féliciter la liste PASTEF avant même minuit le jour du vote est un acte à magnifier. Car la reconnaissance mutuelle des résultats d’une élection et leur acceptation renseignent sur le niveau démocratique d’un pays. Tout le mérite revient à la Direction générale des élections qui a assuré, sur toute l’étendue du territoire, une parfaite organisation du scrutin du 17 novembre.
Il est temps que nos acteurs politiques sachent que le respect des institutions démocratiques et la recherche de consensus forts sont essentiels pour assurer la stabilité et la pérennité de la démocratie sénégalaise. Le Sénégal va vers une pause de deux ans en matière électorale. Ce n’est qu’en 2027 que le pays connaîtra ses prochaines élections. Il s’agit des loca les. Il est crucial d’engager un dialogue constructif et inclusif si nous voulons faire connaître à notre démocratie des bonds qualitatifs. Le ministre de l’intérieur doit réunir les représentants des différents partis politiques, ainsi que d’autres membres de la société civile, pour discuter de tous les problèmes : le toilettage du code électoral, le parrainage, le bulletin unique, l’assainissement du champ politique, revoir le mode du scrutin des législatives et bien d’autres questions. Ce dialogue dépassionné doit être caractérisé par une écoute mutuelle, un respect réciproque et une volonté de trouver des solutions communes pour renforcer notre démocratie.
Il est également nécessaire de faire face à la propagation de fausses informations et de discours de haine qui s’installent doucement dans ce pays. Les médias ont un rôle clé à jouer en tant qu’agents de vérification des faits, de promotion du dialogue constructif et de diffusion d’informations précises et équilibrées.
Ce pays a également besoin d’apaisement pour pouvoir mettre en place des politiques publiques inclusives qui garantissent l’accès équitable aux services de base tels que l’éducation, la santé, l’emploi et le logement. La création d’opportunités économiques pour tous, en particulier pour les populations vulnérables, est également une urgence. Les inégalités sociales et les injustices doivent être abordées pour promouvoir la cohésion sociale et prévenir les tensions.
Enfin, l’apaisement nécessite une attention particulière à la réconciliation nationale. Les blessures du passé doivent être guéries pour permettre une véritable cohésion sociale. Les histoires abominables connues ces dernières années au Sénégal doivent être élucidées pour rétablir la confiance entre le peuple et les institutions.
Gardons à l’esprit que le Sénégal vaut tous les sacrifices, dépasse nos petites personnes et mérite mieux que des querelles politiciennes et stériles. Il est essentiel que tous les acteurs contribuent à cet effort collectif pour construire un Sénégal pacifique, inclusif et prospère.