Les Sénégalais retournent aux urnes ce dimanche 17 novembre 2024 pour des élections législatives anticipées, dans un contexte où les chiffres de participation des vingt dernières années révèlent une démocratie aux rythmes contrastés. Entre mobilisation et abstention, les chiffres de la Direction Générale des Élections (DGE), publiés par la plateforme Vie-Publique, racontent une histoire électorale riche d’enseignements.
Les scrutins présidentiels maintiennent historiquement une capacité de mobilisation supérieure. De 2000 à 2024, ils n’ont jamais enregistré moins de 55% de participation. Le record a été atteint en 2007 avec 70,6% de votants, suivi par la présidentielle de 2019 qui a mobilisé 66,3% des électeurs. La dernière élection présidentielle de mars 2024 s’inscrit dans cette tendance avec 61,3% de participation.
Le parcours des élections législatives dessine une courbe plus accidentée. Le début des années 2000 marque l’âge d’or de la participation avec un taux impressionnant de 67,4% en 2001. Mais cette performance n’a jamais été égalée depuis. Les législatives de 2007 ont connu le plus bas niveau historique avec 34,7% de participation, avant une remontée progressive : 36,8% en 2012, puis 53,6% en 2017. Le dernier scrutin de 2022 a enregistré une nouvelle baisse avec 46,6% de votants.
L’analyse comparative révèle un écart systématique entre présidentielles et législatives. L’année 2007 illustre particulièrement ce fossé avec près de 36 points d’écart : 70,6% pour la présidentielle contre 34,7% pour les législatives. Cette différence, bien que moins marquée ces dernières années, persiste et interroge sur la perception différenciée des enjeux par l’électorat.
Le scrutin de ce dimanche s’inscrit dans cette histoire complexe de la participation électorale au Sénégal. Ces législatives anticipées constituent un nouveau test pour la démocratie du pays, alors que la dernière décennie a vu les taux de participation se stabiliser autour de 50% pour les législatives, loin des sommets du début des années 2000.