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Donald Trump sera le 47e Président des États Unis d’Amérique. L’insubmersible et controversé homme d’affaires a pris une belle revanche sur l’oligarchie de Washington. Quand on parle d’oligarchie nous faisons référence à ce système de gouvernance dans lequel le pouvoir politique et économique est concentré entre les mains d’un petit groupe d’individus ou d’élites privilégiées. Dans le contexte politique américain, certaines critiques ont souligné que le pays était gouverné par une classe politique de carriéristes, souvent issus des mêmes cercles sociaux et économiques, qui, selon elles, ne représentaient pas les intérêts réels du grand public.
Au cours des dernières décennies, de nombreux citoyens américains ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils percevaient comme une forme d’oligarchie. Ils critiquaient le manque de représentativité politique, la connexion étroite entre les politiciens et les lobbyistes, ainsi que la prédisposition des élites à promouvoir leurs propres intérêts au détriment des préoccupations des citoyens ordinaires. Cette perception croissante d’un système politique corrompu et déconnecté du peuple a été exacerbée par de nombreux scandales politiques, des abus de pouvoir et des politiques jugées favorables aux grandes entreprises.
À son premier assaut contre l’oligarchie, méprisé Trump avait réussi un coup de maitre en administrant à Hillary Clinton -incarnation parfaite du systéme oligarchique-une défaite mémorable à la grande surprise du monde entier. Mais son manque d’expérience dans la gestion étatique des affaires, ses prises de position aux antipodes de la convenance républicaine et son discours tranchant ont rendu sa présidence difficile. La Covid 19 qui avait fortement impacté l’économie américaine ne lui a laissé aucune chance. Et tout naturellement Biden écourtera son séjour à la Maison Blanche. Mais au terme d’une élection tumultueuse.
Ce retour de Trump au bureau ovale peut être interprété comme une sanction contre cet ordre oligarchique. Homme d’affaires milliardaire ,personnalité médiatique controversée, il a su galvaniser un soutien populaire important en promettant de « drainer le marais » de Washington et de briser les chaînes de l’establishment politique traditionnel. Contrairement à ses prédécesseurs, Trump a distillé un langage de populisme et a utilisé les médias sociaux pour établir une connexion directe avec ses partisans, contournant ainsi le filtre des médias traditionnels.
Ses partisans ont vu en lui un outsider politique, quelqu’un qui ne fait pas partie du système établi. Trump incarne pour eux l’antidote au consensus du Washington politique, l’homme qui ne se plierait pas aux pressions des grandes entreprises ou des lobbyistes et qui va remettre le gouvernement aux mains du peuple. Trump a promis de restaurer les valeurs américaines traditionnelles, de créer des emplois pour les Américains et de revoir les politiques qui, selon lui, ont favorisé les élites au détriment des citoyens ordinaires. Et son slogan « Make America great again » sonne comme un cri de ralliement pour des américains apeurés par l’immigration et un contexte économique difficile.
Taxé de populiste mais Trump en réalité est l’incarnation parfaite de l’américain type. Egocentrique , en quête sans cesse du pouvoir et exubérant.
Cette victoire de Trump a sans aucun doute remis en question l’ordre établi et a ouvert la porte à une remise en question plus générale des dogmes politiques et surtout du politiquement correct. Et le style de gouvernance de Trump va charrier un débat intense sur la démocratie, la transparence et la responsabilité des élites politiques et économiques. Mais il mettra surtout à nu les divisions profondément enracinées dans le pays de l’oncle Sam.
PAPE ALE NIANG