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Déchu en 2020 par le démocrate Joe Biden, le candidat républicain Donald Trump a réussi à signer un come-back historique en remportant les élections devant Kamala Harris. Il est le deuxième président américain, après Grover Cleveland (1892) à revenir au pouvoir après avoir été défait.
Après la débâcle de novembre 2020, Donald Trump a crié sur tous les toits estimant, sans preuve, que l’élection lui a été « volée » avant d’annoncer clairement son intention de revenir dans la course comme l’a essayé Théodore Roosevelt qui, il y a cent dix ans, avait sollicité un mandat quatre ans après la fin de son second mandat. L’ancien président républicain (1901-1909), insatisfait du positionnement politique de son successeur du même parti William Howard Taft, avait tenté de concurrencer ce dernier.
Après avoir échoué à obtenir la nomination du Grand Old Party, Théodore Roosevelt fonde pour la présidentielle de 1912 le Parti progressiste. Il échoue à l’issue du scrutin face au démocrate Woodrow Wilson (435 grands électeurs contre 88 seulement pour Roosevelt) mais termine très largement devant William Howard Taft, tant en nombre de grands électeurs qu’en termes de vote populaire. Le Parti démocrate bénéficie ainsi de la division des voix républicaines pour se hisser au pouvoir à la veille de la Première Guerre mondiale.
Grover Cleveland, l’unique retour réussi
Dans l’histoire des États-Unis, un seul président est parvenu à effectuer un retour couronné de succès. En poste entre 1885 et 1889, Grover Cleveland est défait lors des élections de 1888 entachées par des fraudes, avérées cette fois-ci, dans certains États clés comme l’Indiana. Le 22e président américain, premier démocrate à remporter la présidence après la guerre de Sécession, reconnaît toutefois sa défaite face au général Benjamin Harrison.
Quatre ans plus tard, en raison notamment des droits de douane et des prix trop élevés des produits importés, une partie des électeurs républicains lâche Benjamin Harrison.
La stature d’ancien chef de l’État de Grover Cleveland lui permet d’obtenir l’investiture du Parti démocrate. Il devance nettement son rival lors de l’élection présidentielle de 1892 et effectue ainsi un second mandat jusqu’en 1897.
Plusieurs tentatives infructueuses
Dans les premiers temps de la démocratie américaine, plusieurs ex-présidents ont aussi tenté de reconquérir leur bureau. C’est le cas de Martin Van Buren, huitième président des États-Unis entre 1837 et 1841. Battu alors qu’il briguait un nouveau mandat, notamment en raison de la crise bancaire qui frappe le pays et de la « Grande Dépression », il ne parvient pas à obtenir l’investiture démocrate en 1848. Il se présente alors devant les électeurs sous les couleurs du Parti du sol libre, sans succès.
Président démocrate de 1850 à 1853, Millard Fillmore voit lui aussi sa tentative de retour aux responsabilités sous la bannière du parti nativiste Know Nothing échouer en 1856. Ulysses Simpson Grant, ancien général unioniste lors de la guerre de Sécession, est quant à lui le premier à avoir tenté de décrocher un troisième mandat. Président entre 1869 et 1877, il tente un retour quatre ans plus tard. Une offensive malheureuse : le militaire n’obtient pas l’investiture du Parti républicain en 1880 pour se représenter.