Pastef, Samm Sa Kaddu et Jamm Ak Njariñ investissent à fond le terrain politique. ils sont menés par leurs têtes de liste nationale respectives. Pendant ce temps, Takku Wallu est dans le virtuel. Son leader Macky Sall, comme s’il «sabotait», veut drainer les foules via WhatsApp et Tik Tok.
A quoi joue encore Macky Sall ? L’ancien président sénégalais a décidé de revenir dans le champ politique, sept mois après son départ du pouvoir, pour soi-disant se battre contre Pastef. Il a d’ailleurs choisi de mener les troupes en se plaçant tête de liste nationale de la coalition Takku Wallu qu’il a initiée avec ses ex frères libéraux du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de Rewmi.
Bizarrement, alors que la campagne électorale bat son plein, le leader de l’Alliance pour la République (APR) a choisi de ne pas descendre sur le terrain. Selon lui, son retour n’est pas à l’ordre du jour. Pis, il compte utiliser les réseaux sociaux notamment WhatsApp et Tik Tok pour exister et drainer des foules. Conséquence, ses meetings sont insipides et sans saveur. Takku Wallu déroule timidement sa campagne pendant que les trois autres grandes coalitions investissent le terrain sous l’impulsion de leurs têtes de file respectives.
En se comportant de la sorte et en ne proposant pas une alternative cohérente durant cette campagne pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, on a l’impression que Macky Sall sabote la campagne de Takku Wallu. Il pourrait pourtant se placer au-dessus de la mêlée en mettant une task-force chargée de coordonner le parti et diriger ce scrutin. L’APR ne manque pas de leaders charismatiques pouvant faire ce travail. Parmi ceux-ci, on peut citer: Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Mame Diop, Mansour Faye, Abdoulaye Sow, etc.
Mais la manière dont Takku Wallu procède rappelle la présidentielle de 2024. Si lors de ce scrutin, Macky Sall avait jeté son candidat Amadou Ba dans la gueule de Diomaye et Sonko, là , il se porte tête de liste nationale de Takku Wallu sans véritablement jouer ce rôle. Les causes produisant les mêmes effets, Takku Wallu risque de vivre un échec cuisant au soir du 17 novembre prochain.
Pendant ce temps, Karim montre un réel désintérêt pour ce scrutin. Aucune action n’est posée pour soutenir la campagne de Takku Wallu. Quant à Idrissa Seck il n’a tenu jusque-là la moindre déclaration concernant ces élections législatives du 17 novembre à Thiès. Il n’a également donné aucune orientation ou directive à l’endroit des responsables de son parti, ce qui suscite mille et une interrogations dans la capitale du Rail. Intrigant du côté d’Idrissa Seck de Rewmi, qui était le maître incontestable du jeu politique local, avec une machine électorale dévastatrice.
Force est de constater par ailleurs que le Président de l’APR préfère prendre un chemin sinueux en lieu et place d’une stratégie claire. Pourtant, il pouvait faire comme son pater en politique, Me Abdoulaye Wade, en 2017, en revenant au Sénégal battre campagne. Cela est d’autant plus important que Macky Sall n’a jamais personnellement perdu d’élections dans le pays et que ses partisans lui vouent toujours un respect immense. Un retour au pays pourrait lui permettre d’évaluer sa popularité et essayer de remettre en plein régime le fonctionnement de son appareil politique.