Ça peut être livré sous la forme d’une fable. Il était une fois un très beau pays où l’activité la plus lucrative est constituée par la politique. Laquelle avait le don d’enrichir rapidement ceux qui y réussissaient, transformant en un clin d’oeil des gueux en nantis.
Dans cet univers « glauque », il s’est trouvé un aspirant qui n’a cessé de dénoncer des distorsions dans le fonctionnement de l’Etat. Et notamment au sommet de celui-ci. Un lanceur d’alerte avant l’heure.
Face à ses multiples accusations, il ne s’est jamais trouvé aucun segment de l’Etat pour rétablir la vérité. De guerre lasse et n’en pouvant plus de ses sorties, on le radia rageusement des cadres de l’Administration et on en fit un chômeur. Les gosses diront : « Dieu ne dort pas ». Le lanceur d’alerte chômeur fut élu député avant de se présenter à une présidentielle à l’issue de laquelle il est sorti 3e devant des mastodontes de la vie politique locale. Bien entendu, plus il continuait de dénoncer, plus il était insulté parles gens du pouvoir en place.
Des insultes et des persécutions qui avaient fini par lui valoir la sympathie de la population, singulièrement de la jeunesse qui fit de lui bientôt son porte-étendard pour combattre la mal gouvernance de la camarilla qui dirigeait le pays. Laquelle, désespérant de voir que plus elle s’acharnait sur le lanceur d’alerte qu’elle avait transformé en chômeur, plus la popularité de ce dernier grandissait inventa alors contre lui une sordide histoire de mœurs en pensant qu’elle lui porterait le coup de grâce. Etonnamment, ce complot ne fit qu’augmenter sa cote de popularité.
Néanmoins, grâce à des juges à leurs ordres, ils réussirent à le rendre inéligible pour la présidentielle de ce pays-là. En prison et sa candidature à la présidentielle incertaine, il eut l’intelligence d’investir un responsable de son parti pour briguer la magistrature suprême. Et grâce à Dieu qui n’aime pas l’injustice, le peuple élit dès le premier tour le candidat désigné par le lanceur d’alerte. Un candidat libéré en même temps que son mentor en pleine campagne électorale et qui pourtant, à l’arrivée, battit tous les autres y compris celui du Pouvoir !
Notre lanceur d’alerte, altruiste, se contenta du poste de chef du Gouvernement se mettant humblement sous les ordres de celui qu’il avait grandement contribué à faire élire président de la République. Mais voilà que ceux à qui il avait fait perdre le pouvoir continuent de le poursuivre de leur vindicte.
Plutôt que de s’attaquer à celui qui dirige le pays, c’est vers lui que leurs flèches les plus mortelles sont décochées. Parmi ses détracteurs, deux néo-opposants qui ne cachent guère leur « Sonkophobie ». S’il n’y avait qu’eux… Malheureusement certains parmi ses anciens alliés, sans en donner l’air, n’ont jamais voulu accepter son leadership. Parmi eux, des jaloux, des aigris et haineux.
Dans un pays qui a traversé des moments particulièrement périlleux de son histoire politique avec quelque 80 morts dont deux soldats, des libertés piétinées, la démocratie en berne…après donc ce sinistre épisode, voir des gens qui ont combattu tous ces errements et continuaient à le faire il y a de cela six mois à peine, danser à présent le tango avec les bourreaux d’hier…
Cette image hideuse et disgracieuse de coalitions qui se forment pour briser la promesse d’une rupture ne peut que dégouter de la politique. En tout cas, telle qu’elle se pratique sous nos cieux, on ne peut qu’avoir révulsion et répugnance pour elle. Un reniement et un retournement de vestes et de robes qui prouvent, hélas, que ces gens se foutent royalement de la bonne marche du pays et du bien-être de ses habitants !