LA DGID CHEVAUCHE VERS LE CAP DE 2000 MILLIARDS DE FRS EN FIN OCTOBRE

par pierre Dieme

En fin octobre prochain, la Direction générale des impôts et domaines (DGID) pourrait atteindre des recettes brutes de près de 2000 milliards de frs. L’objectif de 2700 milliards de frs en fin d’année 2024 est désormais à portée de main. A la lumière du tableau de performances exceptionnelles de recettes réalisées par les Impôts et Domaines, l’on est tenté de s’aligner sur ceux qui affichent le scepticisme sur le récent rapport du Fonds monétaire international (FMI). La mission de l’une des institutions de Bretton Woods qui s’est déroulée au 05 au 12 septembre dernier avait évoqué entre autres la faiblesse des performances en termes de recettes ! Eh bien, la DGID vient de lui apporter un cinglant démenti par les recettes…

A la rue de Thiong, siège de la DGID, on ne jubile guère mais on ne cache pas non plus sa satisfaction face aux performances fabuleuses de recettes en train d’être réalisées par les services du directeur général Abdoulaye Diagne. Des recettes qui pourraient atteindre, si le rythme actuel est maintenu, presque 2000 milliards de frs en octobre. Une prouesse inédite car sans précédent dans les annales fiscales du pays. Elle tombe à pic au cours de cet hivernage pluvieux marqué par la controverse installée par le récent rapport de mission du FMI sur la gestion économique du pays. Un rapport dont les conclusions sont vivement contestées par des économistes de renom (voir Témoin du mercredi 18 septembre).

En tout cas, ce rapport a donné du grain à moudre aux néo-opposants qui en ont profité pour gloser sur une « incompétence » supposée des nouvelles autorités du pays. D’autres, en revanche, ont carrément jeté à la poubelle le rapport d’Edward Gemayel, le chef de mission du FMI. Au niveau de la DGID, on ne digère guère le fait qu’au titre des contre-performances supposées du nouveau régime, les experts venus de Washington aient pointé du doigt une baisse des recettes. En réalité, même à supposer que cette baisse soit avérée, il faudrait voir du côté des autres mamelles financières de l’Etat, notamment le Trésor et la Douane, pour éventuellement confirmer la conclusion du rapport de mission du FMI. A la DGID, en tout cas, on se défend de vouloir jeter l’anathème sur les autres régies financières de l’Etat puisque l’unicité de caisse appelle à une solidarité des mamelles financières pour l’atteinte des objectifs définis dans la Programmation budgétaire annuelle. A la rue de Thiong, donc, on se glorifie d’une forte progression des recettes recouvrées. « A fin août, la progression est exactement de 132,3 milliards, soit +8,7 % donc supérieure même au taux de croissance du PIB.

En termes de recettes recouvrées depuis le début de l’année, nous avons enregistré, à fin août, des recettes, nettes des remboursements de crédits de TVA, de 1651,7 milliards contre 1519,4 milliards sur la même période de 2023. En termes de recettes brutes, c’est à dire avant imputation des remboursements, ce qui en réalité reflète nos vraies performances, nous avons recouvré 1698 milliards donc presque 1700 milliards à fin août » renseigne notre interlocuteur. Qui ajoute qu’« avec ce rythme de recouvrement, je suis persuadé que nous ferons au moins 2 000 milliards de recettes brutes dès fin octobre incha Allah. Au regard des précisions que voilà, les recettes fiscales intérieures n’ont certainement pas baissé, bien au contraire, elles ont nettement progressé. Je n’ai pas de précision sur la baisse dont parle le FMI. Mais cela ne concerne absolument pas les recettes recouvrées par la DGID ».

Un objectif de 2700 milliards de frs à atteindre en 2024

Dès lors, l’atteinte de l’objectif de 2700 milliards de frs pour l’année 2024 devient un jeu d’enfant pour les services du directeur général Abdoulaye Diagne. Déjà récemment, la DGID avait affiché, à mi-chemin, un premier semestre exceptionnel de 1309 milliards de frs collectés. Ce montant représente une augmentation de 93 milliards FCFA par rapport à la même période de l’année précédente. Un signe de la résilience et de la vigueur de l’économie nationale, selon le directeur général de la régie financière, Abdoulaye Diagne. « Alors que nous finalisons les chiffres du mois de juillet, je peux déjà confirmer une augmentation de 115 milliards FCFA. Cette progression reflète non seulement la bonne santé de l’économie sénégalaise, mais aussi le civisme fiscal des entreprises et des citoyens », avait-t-il déclaré à la télévision nationale RTS dans son édition de 20 heures du jeudi 8 août. L’objectif fixé pour la seconde moitié de l’année est de 1381 milliards FCFA dans le but d’atteindre un total annuel de 2700 milliards. « En juin, nous avons collecté 320 milliards de FCFA. Cela illustre le chemin parcouru.

Au-delà de l’objectif de 2700 milliards pour cette année, nous devrons relever d’autres défis en 2025, avec un montant cible encore plus ambitieux », avait précisé M. Diagne. Les performances exceptionnelles notées au sein de la DGID, ces deux dernières années, sont le résultat de la mise en œuvre du Programme de Rénovation et d’Extension des Services de la DGID (PRESID). L’impôt foncier a été un axe majeur de la stratégie déployée à la rue de Thiong. « Cet impôt concerne une grande majorité de la population. Même si vous possédez un immeuble que vous ne louez pas, vous avez des obligations de déclaration foncière. Il en est de même pour les parcelles de terrain non bâties, soumises à une taxe spécifique. Ces recettes sont cruciales pour le financement des collectivités territoriales », avait expliqué le Dg Abdoulaye Diagne.

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