jeudi, septembre 19, 2024
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LE SUDES/ESR REFUSE TOUTE LÉGITIMITÉ AU RECTEUR

par pierre Dieme

La crise à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar s’intensifie. Dans un récent communiqué incendiaire, le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) a tiré à boulets rouges sur le recteur Amadou Aly Mbaye, qu’il considère désormais comme un « ancien recteur ».

Cette décision fait suite aux propos tenus par Mbaye dans un entretien au quotidien Le Soleil, où il accusait le syndicat d' »entretenir un conflit procrastiné » contre lui et de s’être « radicalisé ». Des allégations que le SUDES/ESR réfute catégoriquement : « Ces accusations sont non seulement infondées, mais aussi profondément offensantes pour nos camarades qui œuvrent pour l’amélioration de l’enseignement supérieur. »

Au cœur des tensions, la fin du mandat de 5 ans de Mbaye, officiellement arrivé à terme le 22 juillet 2024 selon la loi de 2015 sur les universités publiques. « L’obstination à se maintenir en poste constitue un grave manquement aux principes de bonne gouvernance », tance le syndicat, déplorant la « complaisance coupable » du Conseil d’administration qui refuse de lancer un appel à candidatures.

La goutte d’eau ? La nomination controversée en 2021 d’un directeur à l’Institut de Français pour les Étudiants étrangers, en violation du décret de 1979 selon le SUDES/ESR, qui dénonce des « actes ignobles » de représailles du recteur envers les contestataires. « Quand les camarades ont protesté, sa réponse fut de leur couper le salaire durant 5 mois, de retenir leurs bons de voyages et le comble fut de suspendre leur couverture médicale. De quel côté se trouve la radicalité ? »

Face à cette « rébellion » du recteur et du Conseil d’administration « constitué en majeure partie de ses amis », le syndicat apporte son soutien au ministre de tutelle Abdourahmane Diouf. « Nous l’encourageons à traduire en acte son excellente lecture de la situation et à ne céder à aucune pression. » Dans le cas contraire, il préconise « la dissolution du Conseil d’administration » et que le ministère exerce son « devoir de substitution » pour le respect des procédures.

« Depuis le 23 juillet 2024, nous ne reconnaissons plus M. Mbaye comme recteur légitime. Tout acte administratif qu’il prendra sera considéré nul et non avenu », martèle le SUDES/ESR, appelant à un « choix rapide et apaisé d’un nouveau recteur » à l’issue d’un appel à candidatures. Un bras de fer sans précédent qui risque de plonger l’UCAD dans une profonde crise institutionnelle.

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