Les récentes opérations de déguerpissement/ désengorgement de marchés attestent de l’acuité de la prise en charge de l’emploi des jeunes. Les différents régimes ont initié des politiques qui n’ont pas permis une prise en charge globale du problème. Surtout que plus de 200 mille demandeurs d’emploi (certains parlent de 300 mille actuellement) arrivent sur le marché du travail chaque année, parmi lesquels au moins 46% sont sans qualification.
Les récentes opérations de déguerpissement/ désengorgement de marchés attestent de l’acuité de la prise en charge de l’emploi des jeunes. Les différents régimes ont initié des politiques qui n’ont pas permis une prise en charge globale du problème. Surtout que plus de 200 mille demandeurs d’emploi (certains parlent de 300 mille actuellement) arrivent sur le marché du travail chaque année, parmi lesquels au moins 46% sont sans qualification.
Des jeunes sénégalais meurent dans le désert, en mer, en tentant de rejoindre l’Europe, pour un Eldorado supposé. Pas plus tard que la semaine dernière, une pirogue en partance pour l’Espagne a chaviré aux larges des côtes mauritaniennes avec à son bord près de 90 jeunes à la recherche d’une vie meilleur en Europe. «Les garde-côtes mauritaniens ont retrouvé les corps de 89 personnes à bord d’un grand bateau de pêche traditionnel qui a chaviré le lundi 1er juillet sur les côtes de l’Océan Atlantique», à 4 kilomètres de la ville de Ndiago (Sud-ouest de la Mauritanie), a rapporté l’Agence mauritanienne d’information (AMI), le jeudi 4 juillet dernier. Pis, le bilan de l’année 2023 a été aussi macabre, avec de nombreuses pertes de jeunes en mer. Le manque d’emploi est vu comme une des principales causes de cette migration des jeunes.
Plus de 200 mille jeunes demandeurs d’emploi sur le mar-ché, par an, dont 46% sans qualification
Bref, la question de l’emploi des jeunes constitue une véritable problématique au Sénégal, malgré les nombreuses initiatives des différents régimes qui se sont succédé au pouvoir, pour y remédier. En effet, selon des autorités, dans notre pays, chaque année, plus de 200 mille demandeurs d’emploi (300 mille, selon certaines sources) arrivent sur le marché du travail. Malheureusement, parmi ces hommes et femmes qui frappent aux portes du marché de l’emploi, les statistiques ont révélé que «46% des jeunes n’ont aucune qualification.
Aussi, 31% des jeunes demandeurs (d’emploi) sont des diplômés de l’enseignement», avait déclaré Dr Salihou Keita, alors Directeur général du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), lors de la cérémonie de présentation des 130 kiosques multiservices pour les migrants de retour, début mai 2023, pour faciliter l’insertion de ces jeunes dans le marché de l’emploi.
En dehors de la pêche, de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat qui emploient une partie de ces demandeurs d’emploi, l’essentiel des jeunes investissent le secteur informel et principalement le petit commerce.
C’est pourquoi, le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui a effectué le déplacement à Colobane, le dimanche 30 juin dernier, pour livrer le message du président de la République à des marchands ambulants dans le désarroi, suite à la série de déguerpissement initiée par des municipalités, a prôné la compréhension, la compassion et des sites de recasement comme alternative à l’occupation de la voie publique.
Wade, Macky… Et Diomaye : les politiques d’emploi à l’epreuve
L’oisiveté des jeunes demeure un problème pour tous les ré-gimes. Pourtant, les politiques n’ont pas manqué. Arrivé au pouvoir en 2000, l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, s’est engagé à lutter contre le chômage des jeunes. Plusieurs agences furent créées pour le finance-ment, la formation et l’insertion des jeunes. La mise en place de structures de financement, d’emplois pour les jeunes comme le Fonds National de Promotion de la Jeunesse (FNPJ), l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) et l’Office pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue (OFEJBAN), visaient à promouvoir le financement de l’emploi des jeunes. Elles n’auront pas atteint leur objectif.
Son successeur, Macky Sall, au nom de la rationalisation, a supprimé et/ou regroupé plusieurs agences dès son accession au pouvoir. Divers autres programmes sont à mettre pour le compte de l’ancien président Macky Sall qui, lui aussi, s’est engagé à promouvoir l’emploi des jeunes par la création de 500.000 emplois, tous les trois ans, conformément à son programme de campagne «Yoonu Yokkuté».
Macky Sall comme son prédécesseur Abdoulaye Wade, a mis en place plusieurs programmes et outils de financements qui n’ont pas permis de résorber le be-
soin. Le camp de Macky Sall en était conscient. D’ailleurs, son Premier ministre, Amadou Ba, qui fût son candidat à la présidentielle du 24 mars 2024, avait promis de faire de l’emploi des jeunes sa priorité, une fois élu. Mais les Sénégalais décideront autrement.
L’équipe du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye en a fait aussi un sacerdoce. En Conseil des ministres du 24 avril, le chef de l’Etat a demandé «au Premier ministre de prendre les mesures idoines visant à mutualiser et optimiser les ressources et interventions de toutes les structures publiques de soutien et de promotion de la formation professionnelle, de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes. Il a, à cet égard, demandé d’harmoniser les bases de données sectorielles relatives aux demandes et offres d’emplois».
Il avait, en outre, indiqué «l’ur-gence d’implémenter à la Pri-mature un système de suivi des politiques de promotion de l’emploi des jeunes et de veiller à l’insertion professionnelle rapide des jeunes diplômés de l’enseignement en français et en arabe. Le président de la Ré publique a également demandé au Premier ministre de veiller à la territorialisation des politiques de formation professionnelle et technique et d’emploi des jeunes».