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« Une cour de récréation », c’est l’image qu’offre le landerneau politique sénégalais, selon Momar Thiam. Invité de l’émission Objection de ce dimanche sur Sud Fm, l’expert en communication politique a analysé les bisbilles entre le premier ministre Ousmane Sonko et l’opposition à l’Assemblée nationale. « On a l’impression d’être dans une cour de récréation politique : à toi à moi ; réponse du berger à la bergère », constate-t-il pour s’en désoler.
Revenant sur les faits, Momar Thiam confie : « Le premier ministre Ousmane Sonko qui prend un communiqué pour dire qu’il attend que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale soit modifié pour qu’il puisse se présenter parce qu’il faut rappeler qu’en 2019 quand le poste de premier ministre fut supprimé cela a impacté sur le règlement intérieur. Et tout cela n’a pas été retouché jusque-là. Pour rappel, le député Mamadou Lamine Diallo avait pointé du doigt cette incohérence et avait demandé au président de l’Assemblée nationale que cela soit corrigé. Cela n’a pas été le cas ».
C’est cette fracture, souligne-t-il, qui explique aujourd’hui « cette défiance du premier ministre Ousmane Sonko par rapport à la représentation parlementaire ». Derrière, ajoute M. Thiam, « il y a les représailles du groupe parlementaire BBY notamment à travers le bureau de l’Assemblée nationale qui a décidé de surseoir au débat d’orientation budgétaire ».
L’expert en com’ Politique est formel dans son analyse. Selon lui, « tout cela ressemble à de la politique politicienne avec des provocations et contre-provocations et cela n’honore pas l’Assemblée nationale qui est quand-même le lieu par excellence de la communication politique et gouvernementale ».
La DPG, rappelle-t-il, « c’est une tradition républicaine, c’est le premier ministre qui vient devant la représentation parlementaire exposer les orientations de sa politique : qu’est-ce qu’il va faire ? comment ? avec quels moyens ? dans quel timing ? Et pour quels résultats ? ».
Momar Thiam estime que le premier ministre est dans son bon droit de demander que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale soit corrigé. Seulement, s’empresse-t-il de préciser en conclusion, « dans sa communication qu’il ait ajouté que si ce n’est pas le cas d’ici le 15 juillet il tiendra la DPG devant un jury populaire, je dis que cela c’est dans le domaine de la provocation politique. Et cela n’honore pas nos institutions ».