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Les services impliqués dans la gestion des inondations ont intérêt à surveiller leurs arriérés. Selon le Premier ministre, un audit sera effectué sur les 700 milliards de F Cfa qui ont été éjectés dans le secteur alors que les objectifs ne sont pas atteints.
A l’image de bon nombre de secteurs, les fonds éjectés dans la lutte contre les inondations feront l’objet d’un audit. L’information a été donnée ce jeudi, lors du conseil interministériel sur la prévention et la gestion des inondations, par le Premier ministre. Pour l’hivernage 2024, Ousmane Sonko a promis que “l’Etat va injecter les ressources nécessaires pour trouver des solutions. L’enveloppe de 717 milliards F Cfa injectés par l’Etat dans la construction d’ouvrages de drainage, de stockage et de pompage des eaux pluviales, dans la restructuration de zones inondables, ainsi que dans le relogement de sinistrés, sans pour autant réussir à atteindre les résultats espérés, nous interpellent et fera l’objet d’un audit approfondi».
De l’avis du Premier ministre, «le spectacle désolant auquel nous assistons à chaque saison des pluies, avec des familles entières sinistrées, qui perdent l’investissement d’une vie dans les eaux, sans oublier la paralysie de l’activité économique et ses conséquences sur la croissance du pays, ne sont pas une fatalité. C’est pourquoi, il nous faut désormais bâtir des solutions durables et résilientes. Cela passe par le strict respect de l’ensemble des textes relatifs à la gestion foncière et à l’occupation du sol mais également par une gestion transparente des inondations».
Dans la foulée, Ousmane Sonko s’est dit convaincu que l’abondance des pluies ne peut, a elle seule, justifier les inondations à Dakar. «Comparé à la Casamance, les pluies ne sont pas aussi abondantes à Dakar. Il y a certes de fortes pluies, mais il faut reconnaître que l’indiscipline de la population et la passivité de certains services de l’Etat y sont pour quelque chose. Il y a une indiscipline notoire d’une partie de la population, mais aussi de certains agents de l’État dans la prise en charge des inondations. Mais ça va changer», a-t-il promis avant de rappeler que «les résultats du recensement effectué en 2022 à Dakar, sous la conduite du Gouverneur de région, ont fait ressortir 3.546 cas d’occupation de voies naturelles de drainage, de zones humides dont des lacs, et d’emprises d’ouvrages d’assainissement d’eaux pluviales».
Sur la même lancée, le Premier ministre a annoncé qu’après «la gestion de cet hivernage qui s’annonce déjà, nous travaillerons sur des réponses plus durables, qui appelleront inéluctablement un changement de comportement, une amélioration de la connaissance du risque inondation et une gestion plus efficace et plus transparente de cette problématique».
Seynabou FALL