Alors que la campagne de commercialisation de la noix d’anacarde est lancée, les acteurs de la filière expriment de vives inquiétudes face à une conjonction de facteurs qui pourraient compromettre son déroulement cette année.
Réunis à l’occasion de la deuxième édition de la Journée du Cajou à Ziguinchor (sud), les acteurs de la filière ont souligné les difficultés d’accès au financement et la faible production de cette année comme des obstacles majeurs. Boubacar Konta, président de l’Interprofession Cajou du Sénégal, exprime ouvertement ses préoccupations quant à la situation actuelle. « Nous sommes dans une année où la production n’est pas au rendez-vous. L’organisation de la filière pose problème. Il n’y a pas de politique claire sur la commercialisation, ce qui suscite de réelles inquiétudes parmi nous, les acteurs « , a-t-il déclaré.
À en croire Sud Quotidien, une des principales préoccupations réside dans le prix potentiellement insoutenable pour les transformateurs locaux, qui risquent de rencontrer des difficultés pour s’approvisionner en anacarde. M. Konta souligne l’importance d’une intervention étatique pour aider ces transformateurs à maintenir leurs activités et à créer de la valeur ajoutée localement.
La situation est d’autant plus urgente compte tenu des chiffres de l’année précédente, avec 160 000 tonnes d’anacarde exportées pour une valeur de plus de 95 milliards de francs CFA. Les acteurs de la filière appellent ainsi à une régulation du secteur et à la tenue d’assises sur la commercialisation de l’anacarde, ainsi que sur l’attribution des agréments. Ils insistent sur le fait que des milliers d’emplois et d’opportunités économiques pourraient être perdus si des mesures adéquates ne sont pas prises rapidement.
Face à ces défis, les acteurs de la filière appellent à une meilleure organisation de la part du gouvernement, avec une politique claire et forte pour soutenir le secteur de l’anacarde. La question du transport des noix de cajou est également soulevée, de même que la nécessité de réglementer le secteur pour garantir sa pérennité et son développement.
Ndeye Fatou Touré