Il leur faudra se faire violence et se résoudre à admettre la dure réalité. A savoir qu’ils sont aujourd’hui dirigés par ceux qu’ils traitaient avec dédain d’aventuriers dépourvus d’expérience. La réalité est là et peut paraitre dure et implacable pour des gens qui n’existent que par la politique ou qui ne voient leur vie ou avenir que sous les ors du pouvoir. A force de s’enrichir, de s’empiffrer, de se la couler douce, de faire la dolce vita, ils ont oublié ce que s’opposer veut dire. La perspective de devoir souffrir pendant au moins cinq ans — vraisemblablement beaucoup plus!— les rend fous. Cependant pour espérer revenir aux affaires un jour lointain, il leur faudra plus que ce qu’ils offrent à voir depuis deux semaines et se détacher des stéréotypes malvenus. S’opposer, c’est savoir donner des coups. Cela, tout le monde en convient. Mais c’est également savoir convaincre le peuple à travers un programme alléchant. Plutôt que ça, qui suppose d’avoir des idées, les vaincus du 24 mars sont dans des réactions épidermiques ou des considérations subjectives depuis que des sanctions contre les détourneurs sont agitées. Il leur faudra encore plus de tonus et faire parler leurs cadres—s’ils en disposent encore — et non combattre leurs tombeurs par procuration à travers des hommes (et des femmes ! ) dont tout le monde sait qu’ils s’agitent pour des raisons bassement matérielles. Quand on vous ôte subitement de la bouche ce qui vous faisait vivre, il y a de quoi effectivement devenir dingue. Un habitué des combats de rues et dirigeant du championnat populaire s’est encore fait remarquer par sa rhétorique guerrière et habituelle qui cache mal une peur dissimulée. Il nous avait servi le même discours lors de la perte du pouvoir de Père Wade avant de venir se mettre à genoux et cirer les bottes de celui à qui il promettait la géhenne tout en étant le plus grand cumulard. Ministre, maire et éternellement dans les instances du football qu’il ne lâchera jamais puisque c’est une source de jouissance financière pour lui. En fait, il n’est jamais repu. Et c’est lui qui semble diriger une fausse rébellion. D’autres occupent des médias pour se donner bonne conscience tout en sachant qu’ils sont les seuls à croire ce qu’ils débitent. Contre tous ces gens, il est temps de sévir pour leur ôter tout pouvoir de nuisance. Le faire sans faiblesse coupable et sans cruauté inutile. Surtout que celui qui semble diriger la vraie rébellion est au service d’un autre Etat qui est loin d’être un ami sincère de la République.
KACCOOR BI – LE TEMOIN
766