Ce dimanche, les chrétiens vont célébrer la Pâques. Dans la nuit du Samedi Saint, le feu et la lumière triomphent des ténèbres. Des milliers de fidèles convergent vers les églises, pour vivre l’intensité spirituelle de la Vigile pascale, point d’orgue de l’année liturgique chrétienne. Abbé Roger Gomis de l’archidiocèse de Dakar nous fait vivre ce temps fort où renaît l’espérance. Enseignement !
SAMEDI SAINT : LA VIGILE PASCALE
«La célébration de la Résurrection lors de la Vigile pascale est le sommet de l’année liturgique chrétienne. Durant cette « veillée en l’honneur du Seigneur », les catholiques célèbrent la victoire du Christ sur la mort, le passage des ténèbres à la lumière.
Dès la tombée de la nuit, un feu nouveau est allumé devant les églises avant que le Cierge pascal – symbole du Christ ressuscité – ne soit béni et porté en procession dans la nef plongée dans l’obscurité. Cette lumière est alors transmise à l’assemblée des fidèles. La liturgie se déploie ensuite en plusieurs étapes méditatives : lectures de l’Ancien Testament revisitées à l’aune du Nouveau, liturgie baptismale pour les catéchumènes (mariages éventuels) rejoignant la communauté des croyants, avant la messe proprement dite.
Ces trois signes sont indissociables : l’eau (du baptême), le souffle (de l’Esprit) et le pain (eucharistique). Il y a, en effet, tout au long de la Vigile pascale, un mouvement, une marche, un itinéraire, un chemin parcouru, de la porte franchie jusqu’à l’envoi en mission. Cette célébration traduit, par ses rites et la richesse symbolique de la liturgie, le déploiement de la foi, le passage à franchir par le lien au Christ dont la vie, la mort et la résurrection sont initiatrices de la vie nouvelle
DIMANCHE DE PAQUES : LA RESURRECTION DU CHRIST
«Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rend au tombeau. La pierre a été enlevée… Les bandelettes ont été déposées… Le linge est roulé à part» (Évangile selon Saint Jean, 20). Avec ces mots percutants, l’évangéliste Jean relate la découverte à l’aube du sépulcre vide et des linges déposés, premières traces de la Résurrection du Christ.
Étymologiquement, «Pâques» signifie «Passage» : par ce passage de la mort à la Vie, le Christ a sauvé l’Homme du péché et l’a appelé à la vie éternelle. La Résurrection du Christ est l’accomplissement des promesses faites par Dieu à son peuple. C’est pourquoi la fête de Pâques est le sommet du calendrier liturgique chrétien. Ce jour d’allégresse est marqué dans les églises par la couleur blanche ou dorée, symbole de joie et de lumière.
La Résurrection du Christ est la source et le socle de la foi, principe de l’évangélisation, de l’annonce de la Bonne Nouvelle et de sa transmission. Elle est le point de départ et la référence radicale de la proposition de la foi dans la société actuelle.
«Si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi», affirme Saint Paul (1 Co 15,14). La Résurrection du Christ est la première Bonne Nouvelle de la prédication des Apôtres et de leurs successeurs. Toute vision ou élaboration d’un christianisme qui se réduirait à une sagesse ou à une référence à un Évangile, simple code du bonheur dont Jésus de Nazareth serait le Prophète, serait, pour les chrétiens, insuffisante et construite sur du sable… La force des chrétiens, c’est la présence actuelle et définitive du Ressuscité.
Un mot technique est parfois employé pour évoquer le cœur du message et de la Bonne nouvelle évangélique : «le kérygme». Par sa racine grecque, il signifie : ce qu’il faut proclamer en priorité, le noyau central et élémentaire de la foi. Le kérygme, de référence, est constitué par un passage de la 1ère lettre de Saint Paul aux Corinthiens. La Résurrection en est la base : «Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures… » (1 Co 15,3-8)
De la croix aux cierges de la Vigile pascale, des sombreurs du tombeau à l’allégresse dominicale, c’est tout un parcours initiatique que revit l’Église durant le Triduum pascal. Un chemin de Lumière conviant chaque baptisé, chaque année, à renouveler sa propre traversée des ténèbres vers la Vie.»
Joyeuses Pâques à tous !
Rassemblé par Denise ZAROUR MEDANG