La posture est élégante, le verbe éloquent. Amadou Ba, tel un professeur dans son amphithéâtre, parle, se déambule, détaille des éléments de son programme de campagne et jette des regards de gauche à droite, d’avant en arrière, depuis l’estrade où il est installé. Quelquefois d’un ton taquin, le Premier ministre, place une boutade comme pour égayer un peux le public qui «semble boire » ses paroles avant d’enchaîner avec le sérieux qui le caractérise.
Ndar, la cité tricentenaire, a un effet sur le Premier ministre. Le froid qui contraste avec la canicule de Tivaouone et Louga, la fatigue d’une longue journée vécue sur les routes du nord n’ont guère ébranlé Amadou Ba. Il semble dans son élément. Sans doute dopé par les cris strident des militants et l’éclat des pétards qui scintillent, illuminent le ciel et se reflètent sur le fleuve qui traverse la vieille ville.
Saint Louis communie avec son candidat. Celui de Bby qui, après avoir témoigné sa gratitude et sa reconnaissance, au chef de l’Etat, Macky Sall, à sa femme Marieme Faye Sall et au Maire, Mansour Faye, à rassuré ses camarades de la majorité sur sa ferme détermination à préserver le legs du Président Sall.
Le Premier ministre, plutôt le professeur d’un soir devrait-on dire, s’autorise une correction sur la copie de ses adversaires qui envisagent de sortir de la zone CFA en créant une monnaie locale, une fois au pouvoir. Une question qu’Amadou Ba aborde de façon pointue et sérieuse. Car, indique-t-il, «à l’ère des grands ensembles, aucun État ne peut se construire seul. On ne joue pas avec la monnaie car elle est déterminante dans le développement mais surtout elle participe à la souveraineté d’un pays.
Son cours magistrale est entrecoupé par le rythme du «sabar » et des chants qui offrent une ambiance de fête sur la place Faidherbe.
Pourtant le PM n’ a arpenté les marches qui mènent à La Tribune qu’à une heure du matin. Mais il a été attendu, pendant très longtemps par des fidèles qui ne voulaient pour rien au monde manqué le rendez-vous avec leur candidat.
Depuis Pikine, la porte d’entrée de la veille ville en venant de Dakar, le ton est donné. Mansour Faye, premier magistrat de Saint Louis est en tête de peloton pour dérouler le tapis rouge à Amadou Ba. Le cortège est interminable. Il s’étend à perte de vue. Les militants étalés tout le long rivalisent d’ardeurs. Ils chantent, dansent, sautent et trépignent. Ce qui devait être une rencontre politique est transformée en une belle fête.
L’assistance adule et scande à tue tête le nom du Premier ministre. Touché par cette belle marque de sympathie, il s’en réjouie avant de déclarer que « Ndar a un avenir radieux du fait de l’exploitation prochaine du gaz » au large de ses côtes.
A Ndar, comme dans les autres cités visitées par le Président Macky Sall, l’unité des responsables politiques et celle des cœurs sont nettement perceptibles. Une attitude qui, vraisemblablement, est un bon présage pour le Benno qui souhaite élire son candidat au premier tour du scrutin du 24 mars 2024.