La vérité du temps qui passe

par pierre Dieme

Dans les chaumières, il se murmure : que nous réservent les politiciens professionnels ? Ceux qui ne conçoivent pas la vie sans l’exercice du pouvoir et la jouissance de ses attributs ? Que vont-ils encore inventer pour prolonger le supplice ?

Toutes les vanités sont vaincues, un jour ou l’autre, par le temps qui passe : notre jeunesse et ses attributs : force, vigueur et prestance, mémoire et santé, déclinent inexorablement… « À l’insu de notre plein gré » disait l’humoriste Coluche.

Il en est ainsi du pouvoir et de toutes les formes de possessions ! Il en est ainsi de tout ce qui a un début et qui a une fin. Cette réflexion me survient à l’observation attentive de la fin… qui n’en finit pas du second et dernier mandat du président Macky Sall ! En ce 12 mars 2024, nous aurions déjà dû connaître le nom de son remplaçant ! Mais des manœuvres inattendues, imprévisibles et déroutantes, nous tiennent encore  en haleine, en dépit du simple bon sens… Sachant que l’échéance du 02 avril est inéluctable,  les tenants actuels du régime auraient dû avoir à cœur de respecter, scrupuleusement, la Constitution de la République ainsi que les institutions chargées de veiller sur son intégrité.  La Constitution est conçue pour être le ciment de la nation. Elle est le socle qui devrait garantir son éternité. Hélas, depuis que des spécialistes se sont reconvertis en « tailleurs » pour ajuster, au gré de leurs intérêts partisans, ce qui était sensé rester le sanctuaire de nos droits, devoirs et libertés, on ne sait plus où l’on va mais on y va à grands pas !

 A force de gymnastiques théoriques, inspirées par un juridisme tropical abscons, d’éminents professeurs se font remonter les bretelles par leurs anciens étudiants. Grandeur et décadence !

Le débat public est pollué par des exercices académiques qui volent au dessus de nos têtes. Certes. Mais le bon sens est… commun ! Il n’est pas prisonnier des amphithéâtres. Il circule dans les marchés et les Grand-Place ! Il envahit les réseaux de toutes natures et se répand en torrents de paroles colériques plus ou moins inspirées.

Nul ne peut tromper tout le peuple tout le temps !

Pour tout dire, le bon sens du peuple s’attend au pire ! Et dans les chaumières Il se murmure :

  • Que nous réservent les politiciens professionnels ? Ceux  qui ne conçoivent pas la vie sans l’exercice du pouvoir et la jouissance de ses attributs ?
  • Que vont-ils encore inventer pour prolonger le supplice antidémocratique ?
  •  Est-ce si compliqué de redonner la parole au peuple souverain qui vous a confié, il y a douze ans, les rênes de son destin ?

Il serait temps de revenir à la Raison ! Et de retrouver le port altier sans lequel les habits du pouvoir risquent de se révéler trop grands. Au point de nécessiter de faire appel, encore( !)  à un tailleur…

La campagne électorale a commencé.  En plein carême. Au début du Ramadan. Nous devrions voter en pleine période de privations physiques dans la sainte espérance d’une purification spirituelle et morale. Le bon sens voudrait qu’en ces périodes de Grâces les cœurs se purifient. Que le repentir et le Pardon soient les boussoles de nos vies. Que notre pays panse ses plaies béantes. Que la réconciliation des cœurs soit nourrie par des esprits clairvoyants et bienfaisants. A défaut, le temps qui passe va faire un sort à nos vanités, mais aussi à toutes les lâchetés complices qui se taisent face à toutes les injustices commises.  Au vu et au su de tous.

Il est des silences coupables ! Si parler veut encore dire quelque chose…

Qu’Allah protège notre pays et sa jeunesse qui est son seul Avenir !

Ramadan Kareem et bon mois de Carême !

Amadou Tidiane Wone

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