«Ce matin s’ouvre devant le tribunal des flagrants délits de Dakar un procès inédit ! Un procès aux allures d’un abus de pouvoir qui ne dit pas son nom. La plaignante, Mme Fatou Sylvie Kouedou Sarr, magistrate ; la mise en cause, Mme A. K., responsable financière dans une société de la place. Tenez : Dans la journée du mercredi 29 avril 2020, à Liberté 6 Extension, Mme F. S. K. S. a garé sa voiture devant la société de Mme K., entravant la libre circulation des employés et des visiteurs. Puis, elle a disparu dans la nature ! Un stationnement qui aurait poussé le gardien de la société à verrouiller voire enchainer l’emplacement dans lequel se trouvait la voiture incriminée. But ? Inviter le ou la propriétaire du véhicule à se présenter. Jusque-là, il ne s’agissait que d’un banal incident entre propriétaires de véhicules et résidents dont la devanture aurait été occupée de manière pas trop correcte. Constatant que sa voiture avait été « enchainée », Mme F. S. K. S. se serait emportée en ces termes : « Je m’en fous ! Vous n’avez pas à enchainer mon véhicule. Et je veux que vous enleviez la chaîne tout de suite. Vous ne savez pas qui je suis ?», rapporte Le Témoin.
Le journal d’ajouter : «Quelques heures après cet incident, Mme F. S. K. S. fait appeler la police qui a procédé à l’arrestation de Mme A. K. pour les délits d’outrage à magistrat et injures publiques ! Dans sa plainte, la « puissante » magistrate a déclaré ceci : « La dame A. K. m’a dit que je n’ai pas de savoir-vivre… Que je suis un bâtard (sic)…Je suis une male re-sic !) civilisée… Je suis une imbécile… » (Attention, ce sont peut-être les policiers qui ont dactylographié ainsi ces termes !) Seulement, votre quotidien demande où se trouve le délit d’outrage à magistrat dès lors qu’au départ, c’est une banale histoire de femmes ou affaire de mal-garer. Hélas ! Cela n’a pas empêché la pauvre d’être arrêtée et gardée à vue pendant 48 heures avant d’être libérée sur convocation. Car, dès le lendemain de son arrestation, les éléments du commissariat de police de Grand-Yoff l’avaient déférée au parquet. Le procès aura lieu ce mercredi. Dommage qu’au Sénégal, la magistrature qui devait être un rempart contre les abus de pouvoir et l’exercice arbitraire du pouvoir s’active dans le sens contraire… On attend avec impatience le verdict de ce procès !»