« Deuil électoral » : Ces Sénégalais qui se sont rendus dans les bureaux de vote (photos)

par pierre Dieme

Le dimanche 25 février 2024, des Sénégalais ont convergé vers les bureaux de vote, non pas pour choisir leur prochain président comme prévu, mais pour exprimer un « deuil électoral » suite au report de l’élection présidentielle.

À travers des votes symboliques à Linguère et à Dakar, initiés par le F24 (mouvement des Forces vives) et le FC25 (Front des candidats de la présidentielle du 25 février), ils ont manifesté leur désaccord avec le report et ont demandé au président de fixer une nouvelle date sans tarder. Le Front des candidats de la Présidentielle du 25 février, comprenant 16 des 19 candidats (après le retrait de Rose Wardini pour double nationalité), a catégoriquement rejeté l’appel au dialogue lancé par Macky Sall les 26 et 27 février.

Initialement prévus pour choisir leur nouveau président le dimanche 25 février 2024, les Sénégalais devaient élire celui qui allait diriger le pays pour les cinq prochaines années. Vingt candidats, ayant passé les critères du Conseil constitutionnel, étaient prêts à entamer officiellement leur campagne électorale. Tout était en place pour la tenue de l’élection présidentielle la plus ouverte de l’histoire en termes de nombre de candidats (20, un record), avec peu de favoris clairs.

Cependant, le samedi 3 février, à 14 heures, dix heures avant le début officiel de la campagne électorale, le président Macky Sall, se basant sur des allégations de corruption de la part de Karim Wade (candidat recalé pour double nationalité) et du Pds contre 2 juges du Conseil constitutionnel et contre son Premier ministre et candidat Amadou Ba, a décidé de reporter indéfiniment l’élection présidentielle en annulant le décret convoquant les élections. Cette décision a plongé le Sénégal, une vitrine démocratique en Afrique, dans une crise politico-électorale sans précédent, suscitant des réactions de la part des chancelleries occidentales et de la communauté internationale.

Suite à la saisie des candidats, les sept sages ont rendu un arrêt le jeudi 15 février, annulant le décret présidentiel et déclarant anticonstitutionnelle la loi votée par l’Assemblée nationale le 5 février, repoussant l’élection au 15 décembre. Dans leur décision, le Conseil a recommandé au président d’organiser l’élection dans les meilleurs délais, tout en lui rappelant que son mandat, ne pouvant être prolongé, prenait fin le 2 avril.

Suite à cette décision, le président Sall a annoncé l’ouverture de pourparlers les lundis et mardis suivants. Cependant, ces discussions, dont la crédibilité est contestée, ne verront pas la participation de 16 des 19 candidats en lice.

Par Modou Mamoune Tine

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