LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL SOMMÉ D’AGIR

La coalition d’organisations de la société civile, regroupée au sein du collectif « Aar Sunu Election », a saisi hier le Conseil constitutionnel pour exiger la fixation sans délai d’une date pour l’élection présidentielle au Sénégal. Dans leur requête, les membres d’Aar Sunu Election dénoncent le manque de volonté affiché par le président Macky Sall de respecter la décision de la plus haute juridiction en la matière.

Cette action collective regroupe des associations citoyennes, des syndicats, des organisations religieuses et des personnalités indépendantes, tous unis dans leur attachement aux principes démocratiques et à l’Etat de droit.

Dans leur lettre datée du 23 février 2024, adressée au président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, les membres de la coalition saluent d’abord sa décision du 29 janvier qui a annulé la loi modifiant le code électoral ainsi que le décret préfixant les élections légis latives au 31 juillet 2024. Mais ils déplorent l’absence de réaction concrète du pouvoir exécutif depuis lors pour organiser le scrutin présidentiel tel que prescrit par la plus haute juridiction du pays.

Plus loin, la lettre pointe du doigt les tentatives de diversion du chef de l’Etat, Macky Sall. « Après sa récente interview à la presse, il est devenu évident pour nous que le président n’a aucune intention d’appliquer la décision du Conseil constitutionnel » affirme le texte, citant notamment la proposition floue de « dialogue » avancée par Macky Sall au lieu de fixer une date pour l’élection.

Face à cette situation inquiétante, Aar Sunu Election demande instamment au Conseil constitutionnel de « prendre ses responsabilités » en fixant lui-même une date pour l’élection présidentielle. La coalition rappelle au président du Conseil, Mamadou Badio Camara, qu’il a le pouvoir de le faire selon l’article 81 de la loi organique qui régit cette institution.

Les organisations membres exhortent ainsi le juge constitutionnel à « ne pas rester les bras croisés face au refus du chef de l’État d’appliquer la loi ». Elles souhaitent qu’il « procède aux aménagements nécessaires pour faciliter le scrutin avant le 2 avril », comme l’avait déjà fait le Conseil dans le passé lors de précédentes crises électorales.


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