Selon Momar Thiam, docteur en communication politique, le Sénégal risque de plonger dans une incertitude politique avec cette décision du président Macky Sall d’annuler le processus électoral
Selon Momar Thiam, docteur en communication politique, le Sénégal risque de plonger dans une incertitude politique avec cette décision du président Macky Sall d’annuler le processus électoral. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 4 février, le spécialiste en communication politique par ailleurs directeur de l’école des Hautes études en information et en communication (Heic) invite le chef de l’Etat Macky Sall à convoquer sans délais un dialogue en vue de fixer la date de l’élection présidentielle avant le mois d’avril prochain pour, dit-il, éviter que « le temps le fragilise davantage ».
La décision controversée du président de la République d’annuler le processus électoral risque de plonger le Sénégal dans l’incertitude. L’avis est de Momar Thiam, Conseiller en communication directeur de l’école HEIC. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 4 février, docteur Momar Thiam s’est voulu clair et explicite sur les risques que court Macky Sall. « A la date du 2 avril, d’un point de vue constitutionnel, il ne sera plus président de la République. Et la loi prévoit en cas de vacance du pouvoir que le président de l’Assemblée nationale puisse assurer l’intérim pendant trois (03) mois et organiser les élections. On n’en est pas encore là et j’espère qu’on n’en sera pas là », a-t-il précisé tout en faisant remarquer que « c’est au président de prendre les devants, de convoquer rapidement comme il l’a souhaité ce dialogue avec comme premier point : la date de l’élection présidentielle dans les 2 ou 3 mois ». Poursuivant son analyse, l’expert en communication de prévenir dans la foulée qu’ «plus on va s’acheminer vers le mois d’avril, plus ce sera difficile pour lui d’avoir encore la main et de rester maitre du jeu »
« La première conséquence de sa décision d’annuler le processus électoral, c’est qu’il n’est plus tout à fait le maitre du jeu. Et la malédiction de fin de règne va faire que tous les actes qu’il va poser seront contre-productifs. C’est déjà le cas avec l’abrogation du décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral qui est plus ou moins contre-productif dans l’opinion et dans une bonne partie de l’opposition, de la société civile et de non partenaires à l’international », a-t-il expliqué avant de marteler. « S’il ralentit la prise de décisions pour ce qui d’une date effective pour cette élection présidentielle de 2024 avantlemois d’avril, il se trouvera davantage fragilisé même dans son propre camp puisque certains verront que le pouvoir est finissant et qu’à partir d’avril, il ne sera pas, constitutionnellement parlant, président de la République. Il sera comme un citoyen lambda »
Nando Cabral GOMIS