La décision prise par le président de la république, Macky Sall, d’abroger le décret convoquant le corps électoral le 25 février prochain est contestée par plusieurs candidats à la présidentielle. Et parmi eux figure le leader de ‘’Taxawu Sénégal’’. Face à la presse, ce samedi, l’ancien pensionnaire de Rebeuss a qualifié la décision du chef de l’Etat comme «un coup d’Etat constitutionnel». «Le Président Macky Sall vient de perpétrer un coup d’État constitutionnel, en décidant unilatéralement de stopper subitement le processus électoral, sans aucune base légale. Dans un discours sans aucune profondeur, évitant toute référence juridique, le Président a porté un coup violent à notre démocratie en abrogeant le décret convoquant le collège électoral. Ce faisant, il acte de fait le report de l’élection présidentielle prévue le 25 février», fustige Khalifa Sall.
Depuis son accession au pouvoir, martèle l’ancien maire de Dakar, «Macky Sall s’est armé d’un bélier pour défoncer les remparts de notre démocratie pour donner corps à son rêve d’éternité au pouvoir». A en croire Khalifa Sall, la République est une créature constitutionnelle à incarnation humaine variable. «Les hommes passent, ses piliers résistent au temps et puisent leur vigueur dans l’effort conjugué des générations successives à consolider ses acquis. Hélas ! Le pouvoir actuel a déserté les sentiers de la vertu républicaine, préférant favoriser des destinées individuelles au détriment de notre grand destin national», regrette le candidat Khalifa Sall. Ivre de colère, il lance un appel à toutes les forces vives de la nation à faire face à «cette forfaiture».
«Nous demandons à toutes les forces vives de dresser des barricades contre la monarchisation de notre pays. Nous devons remettre la République à l’endroit. Allons tous dans la même direction pour mettre fin aux multiples dérives du pouvoir et replacer notre pays sur sa trajectoire démocratique qu’il ne doit jamais quitter», a-t-il lancé. Abordant le sujet du dialogue annoncé par le président Sall, Khalifa Sall reste catégorique : «nous ne participerons pas au dialogue. Et nous combattrons avec tous les moyens ce décret». Khalifa Sall a invité à la mobilisation et à l’unité pour combattre cette décision et pour le respect de l’état de droit et du calendrier républicain. Il a profité également de son face-à-face pour évoquer l’implication de ‘’ses députés’’ lors de la mise en place de la commission d’enquête parlementaire. Selon lui, la loi leur permet de participer aux commissions parlementaires.
Mansour SYLLA