Le Sénégal, berceau de la démocratie en Afrique de l’Ouest, est secoué par une décision présidentielle sans précédent. Macky Sall, au mépris de l’article 52 de la Constitution, ébranle les fondations de notre démocratie en reportant l’élection présidentielle, une manœuvre aussi audacieuse que controversée.
En annonçant le report imminent, le Président invoque le besoin de « consolider la démocratie sénégalaise » et d’organiser « une élection présidentielle transparente et apaisée ». Des objectifs nobles en apparence, mais les moyens choisis trahissent une rupture flagrante avec notre loi fondamentale.
L’article 52 de la Constitution sénégalaise établit clairement les conditions et les délais pour la convocation du corps électoral. En choisissant d’abroger ce décret à quelques semaines seulement de la date prévue, Macky Sall semble faire fi des règles établies, sacrifiant ainsi le respect des institutions sur l’autel de la consolidation démocratique.
Le cœur du problème réside dans la subordination de l’ordre constitutionnel à une vision subjective de la démocratie. Le report de l’élection, sans consultation préalable avec les acteurs politiques ou le peuple, suscite des inquiétudes quant à la légitimité de cette décision. La démocratie ne peut prospérer que dans le respect scrupuleux des principes constitutionnels.
Le dialogue national inclusif annoncé, bien que louable en soi, ne saurait justifier ce contournement constitutionnel. Un tel dialogue aurait dû être initié bien avant la fixation du calendrier électoral, respectant ainsi les règles établies par notre Constitution.
Le peuple sénégalais, gardien vigilant de la démocratie, doit s’interroger sur cette dérive. Notre démocratie, construite patiemment, ne peut être amendée à la hâte par des décisions unilatérales. Les conséquences d’une telle violation de l’article 52 vont au-delà du simple report, érodant la confiance des citoyens dans nos institutions.
Alors que le Sénégal aspirait à être un phare de la démocratie en Afrique, cette décision risque de ternir cette réputation. L’heure est à la préservation des valeurs constitutionnelles qui ont façonné notre nation. Macky Sall doit comprendre que la consolidation de la démocratie ne peut se faire en écartant délibérément les principes fondamentaux qui la sous-tendent.
C’est un appel à la vigilance citoyenne, à la préservation de notre héritage démocratique, que nous lançons aujourd’hui. La démocratie sénégalaise doit rester inébranlable, respectant scrupuleusement les préceptes constitutionnels qui la guident.