Lettre ouverte aux membres de Pastef (ou ex-Pastef).

par pierre Dieme

Chers concitoyens membres du Pastef. Ou « Ex-Pastef » si vous préférez puisque votre parti que l’on prétend dissous semble bien plus présent et bien plus puissant qu’avant sa dissolution. D’ailleurs quelle valeur accorder à une soi-disant dissolution décidée et signée par un chef de parti adverse, ennemi le plus acharné de votre parti, dont la haine envers votre leader défie toute logique ?

Chers pastéfiens, de la création de votre parti à nos jours, vous avez apporté à notre pays une nouvelle façon de faire de la politique, une nouvelle façon de conquérir le pouvoir, celle qui s’accompagne avec éthique et morale, celle du don de soi pour la patrie.

Cependant chers frères et sœurs pastéfiens, nous sommes dans un pays où dès que vous prônez des valeurs telles que l’éthique, la morale, le patriotisme, l’égalité, la redevabilité, vous prenez le risque de dresser contre vous une certaine élite prédatrice, corrompue et corruptrice, qui ne reculera alors devant rien pour vous barrer la route. Vous le vivez depuis 2016, très durement jour après jour car :

1° Vous n’êtes pas une bonne nouvelle pour tout chef d’état porté vers la kleptocratie.

2° Vous n’êtes pas une bonne nouvelle pour les puissances occidentales dominatrices telles que la France qui préfèrent voir des valets soumis à la tête de nos pays.

3° Vous n’êtes pas une bonne nouvelle pour les magistrats, juges, procureurs corruptibles, corrompus, carriéristes, qui disent le droit selon le bon de commande reçu de celui qui distribue les avantages et passe-droits.

4° Vous n’êtes pas une bonne nouvelle pour les politiciens sans vergogne, cleptomanes, versatiles, qui bouffent à tous les rateliers.

5° Vous n’êtes pas une bonne nouvelle pour la société civile mercenaire, qui ne se pose en sentinelle que le temps d’être appelé pour passer à la caisse ou recevoir des postes et des contrats.

6° Vous n’êtes pas une bonne nouvelle : pour la presse alimentaire dont la ligne éditoriale est décidée par le plus offrant, pour les patrons de presse corrompus jusqu’à l’os, pour les chroniqueurs mercenaires, pour les groupes de presse délinquants fiscaux ou financés par des fonds politiques.

7° Vous n’êtes pas une bonne nouvelle pour cette catégorie de guides religieux qui n’attendent des gouvernants que des mallettes d’argent du contribuable, du foncier et des avantages, en échange de leur silence sur la mal gouvernance et les exactions commises sur leurs talibés

8° Vous n’êtes pas une bonne nouvelle pour les ripoux et les hauts gradés corrompus

9° Vous n’êtes pas une bonne nouvelle pour les délinquants internationaux à col blanc qui font le tour des palais présidentiels occupés par des insatiables manquant de patriotisme

Ceux qui représentent ces différentes catégories de citoyens se sont donc coalisés pour mettre fin à l’ascension de vos leaders, à toutes leurs chances d’être aux commandes des destinées de la nation pour la remettre à l’endroit. Huit années durant vous vous êtes battus pour l’ensemble des sénégalais, vous avec presque tout sacrifié, faisant face à une veulerie inouïe de vos adversaires politiques épaulés par ce que Mansour Sy Jamil appelle « une mafia politico-maraboutique, griotique », à laquelle il faut ajouter la mafia judiciaire.

Nous vous devons tous un immense respect car pour l’avenir de la nation, vous avez mené à ce jour à mains nues, sans moyen, un combat titanesque contre des adversaires qui font de la politique en restant planqués derrière 15 000 FDS, derrière des milices privées équipées en pick-up et armes de guerre achetées avec les deniers publics, derrière un groupe de hauts magistrats manquant de conscience, derrière quelques préfets et gouverneurs irresponsables.

Vos adversaires sont des couards d’une espèce unique. Jamais ils n’ont eu le courage de vous affronter à armes égales. Jamais un régime n’a fait preuve d’autant de pleutrerie. Vous n’auriez pas subi un centième de toutes ces injustices, de toute cette veulerie, de toutes ces persécutions sous le régime Wade, Diouf, ou Senghor. C’était des gentlemen. Le moment des candidatures venu ils avaient le cran d’affronter leurs adversaires principaux dans les urnes au lieu de les faire embastiller « courageusement » ou de faire éliminer leurs listes avec la complicité d’institutions croupions.

Nous pleurons toujours, et vous bien plus encore :

1° Vos 80 dignes camarades, amis, frères, ou qui ont juste été pris pour tels, lâchement assassinés à ciel ouvert par une milice impunie mandatée par des planqués

2° Près de 1500 dignes camarades, amis, parents, blessés, torturés, certains portant des séquelles à vie, causées par des couards qui se battent armés, recrutés par des planqués

3° Près de 3000 dignes camarades, amis, parents, qui ont été emprisonnés ou exilés, ou qui le sont encore pour la plupart avec la complicité de magistrats au service de planqués.

4° Des sociétés harcelées, des commerces fermés, des emplois perdus, des camarades fonctionnaires mis au frigo, des familles appauvries, des biens confisqués, par la combine d’adversaires haut placés aussi couards que jaloux

Pour tous ceux-là qui ont tout donné, le combat qui tire irréversiblement vers sa fin doit être terminé, de façon intelligente, sans chichi, sans faire la fine bouche, sans tomber dans le piège de la division, sans répondre à l’appel du chaos ou aux provocations d’un « courageux » assis derrière des milliers d’hommes armés et des magistrats boutons de télécommandes.

Votre leader Ousmane Sonko, de par son intégrité, de par sa profonde résilience, de par son esprit d’anticipation des actes de couardise de ses adversaires, vient de démontrer une fois encore qu’il est d’une autre époque. En effet,

1° Il n’est pas de l’époque de ces leaders qui versent des larmes sur les genoux d’un khalife général, ou qui sanglotent en pleine conférence de presse, à la première menace d’emprisonnement

2° Il n’est pas de l’époque de ces leaders prêts à toutes les compromissions parce que « na bokeu rèk »

3° Il n’est pas de l’époque de ces leaders qui bombent le torse en restant planqués derrière des milliers d’hommes armés, des chars de combat, des drones, etc…

4° Il n’est pas de l’époque des leaders qui tentent de forcer une candidature personnelle au prix de dizaines de vies, de milliers de blessés

5° Il n’est pas de l’époque de ces leaders qui perdent le nord lorsque contraints de renoncer à leurs propres candidatures, ou qui disent « ce sera moi ou personne »

Qui aurait pu imaginer que pendant qu’il était scandaleusement séquestré chez lui par la toute-puissance force armée d’un état parti, au lieu de pleurnicher ou de négocier une réédition, votre leader Ousmane Sonko affinait ses stratégies, préparait des enregistrements vidéo qui ont fini de démontrer :

1° Qu’il est en avance sur ces fonctionnaires et magistrats boutons de télécommande placés à des stations spécifiques au Parquet, au Tribunal de Grande Instance, à la Cour d’Appel, à la Cour Suprême, au Conseil Constitutionnel, à la DGE, à la CDC, dans les préfectures et gouvernorats.

2° Qu’il est en avance sur le « si courageux » et si prévisible adversaire en chef qui tient la télécommande, qui ne rêve que d’une chose, c’est de le voir disparaitre à jamais

3° Qu’il est en avance sur le candidat forcé du « courageux », sur ses candidats de renfort qui jouent à la comédie, sur ses candidats de diversion, sur ses candidats collabos tapis dans l’opposition

4° Qu’il est en avance sur ses ex-alliés ingrats, adeptes de Juda, comploteurs et qui se sont frottés les mains trop vite à l’idée de son élimination à laquelle ils ont contribué

5° Qu’il est en avance sur ces mercenaires tapis dans la presse, qui envahissent les plateaux de télé et les radios pour semer les éléments de langage du clan de la continuité de la kleptocratie

6° Qu’il est en avance sur le petit Macron et son équipe Françafrique qui veulent conserver des béni-oui-oui aux commandes des ressources du Sénégal et des décisions de leurs attributions

7° Qu’il est en avance sur la mafia politico-maroboutique griotique qui l’avait déjà enterré, espérant poursuivre la politique de la mallette d’argent public avec le candidat de la continuité.

Ses adversaires, si petits qu’ils sont, le soupçonnent de s’être téléporté comme un X-Men de sa cellule à son domicile, ou d’avoir fait amener une équipe de montage dans sa cellule pour réaliser ses enregistrements vidéo qui prédisaient déjà à la virgule près ces parodies judiciaires observées, et qui préparaient des stratégies de contournement en cour de déroulement. Surement ces petites personnes se disent que si c’était leur leader à eux qui était ainsi séquestré, il n’aurait songé qu’à un enregistrement du type « Make some noise – Faites du bruit » comme l’autre farfelu du côté du Gabon qui avait trop tiré sur la corde.

Chers pastéfiens, nous vous disons merci pour avoir été à l’avant-poste du combat, l’Afrique vous dit merci pour l’avoir inspiré. Vous nous avez appris ce qu’est le courage, ce qu’est l’abnégation, ce qu’est la vraie politique, ce qu’est l’organisation et la méthode, ce qu’est l’intelligence politique, ce qu’est l’esprit d’anticipation, ce qu’est la stratégie.

Nous savons que vous n’avez pas combattu pour des intérêts crypto personnelles car si ce n’était que cela, vous auriez tout simplement répondu ces 12 dernières années aux appels appuyés à la bamboula, au tchiompal lancés par le clan des fossoyeurs. Vous avez laissé cette tentation aux paresseux, aux mange-mils, aux minables transhumants.

Votre combat pour un Sénégal meilleur n’a pas été vain, et portera ses fruits le 25 Février 2024. Avant 15 heures, le PROJET sera voté au 1er tour. Dans nos entourages, des sondages réguliers donnent aux environs de 90% pour « Bassirou bou Ousmane Sonko. Vous pouvez faire confiance à la masse silencieuse qui rumine sa colère contre le patron de la continuité et ses candidats fantoches.

Ils savent que c’est cuit pour eux, c’est pourquoi ils ne veulent plus de scrutin le 25 Février. Ils rêvent de chaos ou de vide institutionnel. Ils sont à pied d’œuvre pour cela, sont si désespérés que ce sont eux qui accusent à présent leurs propres magistrats d’être corrompus.  Ils comptent aussi sur votre réaction pour invoquer le chaos. C’était sans compter avec votre esprit tactique que vous avez démontré dans le temps. En effet :

1° En Mars 2021, c’est dans la rue que vous leurs avez infligés une déculottée, malgré les lâches assassinats d’innocents.

2° Au réveil ils sont allés se surarmer, doubler les effectifs et les milices, rafler des résistants çà et là, et vous ont alors invités à un second round.

3° En Juin 2023, au second round vous leurs avez infligés une raclée encore plus mémorable, malgré les nouveaux assassinats.

4° Au réveil ils sont allés se réarmer davantage encore, ont raflé bien plus de résistants, et vous invitent à un 3ème round. Entre temps le chef a pris le soin d’abdiquer pour le 3ème mandat qu’il sait non négociable finalement.

5° De façon intelligente, vous leurs avez alors répondu que ce 3ème round sera une déculottée qui se passera dans les urnes, ce qui les a dépités. C’est ce qui explique ces provocations interminables, ces rafles qui se poursuivent, ces interdictions qui s’accentuent, ces décorations ridicules entre potes, ces séances nerveuses d’auto glorification, ces menaces interminables le visage pourtant ensablé (seuleum).

Merci encore chers Pastéfiens, ou futurs Ex-Pastéfiens. Merci d’exister, merci d’avoir ralenti la destruction du Sénégal, merci d’avoir fait abdiquer le tyran. D’ici le 25 Février, comme ils le promettent, ils utiliseront tous les moyens contre vous et vos chefs de troupe. Ce sont les dernières gesticulations de mauvais perdants, rancuniers, qui ont toujours combattu de façon déloyale. Continuez à vous organiser, à occuper le terrain, à ignorer les appels au chaos. Votre leader Ousmane Sonko vous a déjà balisé tout le terrain, vous a donné les clés de la victoire, vous a désigné Bassirou Diomaye Faye pour le bulletin choisir, comme il vous avait désigné les suppléants en Juillet 2022. Il vous accompagne à ce jour comme personne n’aurait pu l’imaginer, encore moins ses adversaires déloyaux. Dans moins de 4 semaines il fera jour s’il plait à Dieu.

Cependant il y’a une image qu’il est difficile d’imaginer. Celle de Macky Sall et Madame, serrant la main de son ex-prisonnier Bassirou Diomaye Faye et Madame sur les marches du Palais de République. Après 12 années d’absence totale d’élégance, difficile d’imaginer cette scène possible. Encore moins si c’était Ousmane Sonko à la place de Diomaye. Peut-être qu’un prétexte sera trouvé par le sortant pour s’éviter cette séance forcée d’acte républicain. Wait and see.    

MARVEL NDOYE

E-mail : marvel@hotmail.fr

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