Le Conseil constitutionnel a publié hier samedi, 20 janvier, la liste définitive de vingt (20) candidats à l’élection présidentielle du 25 février. Sur cette liste ne figure ni l’opposant emprisonné Ousmane Sonko, dont la candidature avait été écartée suite à l’affaire du Prodac qui l’opposait au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, ni l’opposant Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade. Commentant la décision des 7 sages, Alioune Tine, président d’africajom center, a estimé sur X que : « tous comptes faits, il faut prendre acte du fait que la décision du Conseil Constitutionnel, est bien conforme au droit ». Mieux, il est d’avis que le Conseil constitutionnel « a fait l’effort de relever le défi de l’état de droit. En dénonçant l’attitude de la DGE et de la CDC qui ont délibérément fait de l’obstruction contre la candidature de Sonko ».
Pour M. Tine, le Conseil constitutionnel « donne raison aux préoccupations de tous ceux qui se sont inquiétés de ces actes de l’administration perçus comme une prise de position partisane ».
Il a aouté que : « La question de l’impartialité de l’administration qui doit être au service de l’intérêt général et du bien commun, s’est posée à bien des égards aussi avec les interdictions de manifestations de l’opposition, les harcèlements et interdictions d’activités politiques de candidats lors de la collecte des parrainages, par l’administration territoriale, ces abus de pouvoirs doivent désormais suscités l’intérêt de nos juridictions ».
Cependant, a constaté le membre de l société civile : « Si le Conseil Constitutionnel nous a réconciliés avec l’état de droit, il n’a cependant pas créé du droit ni contribué de façon substantielle à renforcer l’état de notre de la démocratie sénégalaise, dans le sens de renforcer les fonctions démocratiques essentielles de la représentation de de la légitimité. Notamment dans les cas complexes, il faut le reconnaitre, de Ousmane Sonko et de Karim Wade ».
Selon lui, si la décision du Cc peut satisfaire « le sens commun ou la doxa, par contre ceux qui considèrent que le Conseil Constitutionnel est une juridiction politique et démocratique sont restés un peu sur leur faim ».
Evoquant le cas Karim Wade qui ne participera pas à cette échéance, M. Tine est d’avis que les partisans du Pds méritent d’être représentés. « Si on part du fait qu’il est important et primordial, que tous les citoyens sont dignes d’être représentés, alors les partisans de Karim Wade ne doivent pas être en reste. Le PDS, parti du Président Abdoulaye Wade, représenté au Parlement, ayant gouverné le Sénégal, ses partisans méritent d’être représentés, et cela confère plus de légitimité à la présidentielle », a-t-soutenu.
« À partir de ce moment la question de la date de publication du décret reconnaissant la renonciation à la nationalité française de Karim Wade devient secondaire. Car au moment où se fait la délibération il n’est plus français, à partir de ce moment, il faut privilégier la question de la représentation de tous les segments de la société sénégalaise et de la légitimation de la présidentielle », a-t-il considéré.
Si on en croit à Alioune Tine, l’élimination du candidat Ousmane Sonko est plus « absurde ». « Etant l’opposant le plus populaire du pays. Même s’il faut reconnaitre que le Conseil Constitutionnel a bien reconnu que les droits du candidat Sonko ont été bafoués par l’administration. Ici, l’élimination basée sur la diffamation qui de plus porte sur la gestion d’un ministre de la République fait problème », a-t-il avancé.
Il a tenu à rappeler qu’: « Un ministre dans la gestion de programme et qui doit rendre comptes au peuple, doit lui-même prouver par des chiffres la fausseté des propos allégués par ses adversaires politiques. Occasion qui doit être saisir pour dénoncer la mauvaise foi, les mensonges et la légèreté de l’opposant politique, lui porter la réplique, dans dans le cadre du débat, dans une démocratie délibérative apaisée ».
Autres choses à dénoncer, selon M. Tine, sont « les dysfonctionnements divers de la Commission de Contrôle du parrainage avec le problème des clés USB, du fichier électoral, du logiciel, du rejet des supports papiers lors des contrôles et enfin de la qualité de l’accueil des mandataires qui laisse à désirer ». « Situation qui, a-t-il souligné, a créé des tensions, des colères et des doutes sur la crédibilité du processus, c’est salutaire que le Conseil Constitutionnel ait relevé ces questions ».
M. Tine de rappeler qu’: « On est dans un processus présidentiel inédit, ou le PR n’est pas candidat, en savoir toujours gré au Président Macky Sall, reconnaitre qu’il nous a faits ses adieux, qu’il a tourné la page avec la création de sa Fondation pour la paix ».
Alioune Tine de conclure en lançant un appel à tous les Sénégalais à se relever ensemble. « Il nous reste à préparer l’avenir en créant les conditions nécessaires à la restauration de la confiance, de la réconciliation et de la stabilité par le dialogue. Il nous faut nous relever ensemble, collectivement et avec succès de cette épreuve longue et épuisante par le dialogue », a-t-il lancé.
Aminata Diouf