Refus de la Dge et de la Daf d’exécuter la décision de réinscription de Sonko sur les listes électorales, La Commission électorale nationale autonome (Cena) a-t-elle finalement décidé d’exercer pleinement son pouvoir que lui confère le Code électoral ?
Le mandataire de Ousmane Sonko, Mohamed Ayib Daffé, a officiellement saisi la Commission électorale nationale autonome (Cena) dans le cadre du bras de fer qui l’oppose à l’administration centrale en charge de l’organisation des élections autours des fiches de collecte des parrainages. Après deux jours de déplacements infructueux auprès de la Direction générale des élections (Dge), de la Direction de l’automatisation du fichier (Daf) et de la Direction générale de la Caisse de Dépôts et de Consignations (Cdc), M. Daffé qui a été reçu par le président de la Cena, Abdoulaye Sylla, a révélé avoir demandé à ce dernier l’exécution de la décision rendue par le juge de Dakar.
La Commission électorale nationale autonome (Cena) a-t-elle finalement décidé d’exercer pleinement son pouvoir que lui confère le Code électoral, en mettant fin au bras de fer qui oppose l’administration centrale en charge de l’organisation des élections au maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko autour des fiches de collecte des parrainages ? Tout porte à le croire, si l’on en croit les déclarations du mandataire de Sonko à sa sortie des locaux de la Commission électorale nationale autonome hier, mercredi 20 décembre.
S’exprimant devant des journalistes, après son audience avec le président de la Cena, Abdoulaye Sylla, Ayib Daffé a indiqué avoir remis, lors de cette rencontre, au président de la Cena, la notification de la décision de justice du Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar annulant la radiation de Ousmane Sonko sur les listes électorales, tout en lui signifiant le refus des Directeurs de la DAF, de la DGE et de la CDC de le recevoir.
Poursuivant son propos, le député d’affirmer, dans la foulée, avoir demandé au président Abdoulaye Sylla, «une application des dispositions de l’Article 47 du Code électoral» par l’organe chargé de superviser les élections parce que, dit-il, «nous n’avons plus beaucoup de temps».
Présent aux côtés du mandataire de Sonko, Me Clédor Ciré Ly, par ailleurs, coordonnateur du collectif des avocats de la défense du maire Ziguinchor, a pris la parole pour revenir, sur son altercation de la veille avec des policiers à la Dge, qu’un haut gradé a demandé aux agents de Police qui étaient en faction devant la Dge «pourquoi il n’a pas été blessé». «Je voudrais dire à ce haut gradé que je reviendrai», a-t-il lancé, tout en mettant en garde la hiérarchie policière.
Il faut rappeler que cette journée d’hier, mercredi 20 décembre n’a pas été de tout repos pour ces partisans du leader du Pastef et maire de Ziguinchor. En effet, après le refus du Directeur général des élections de le recevoir la veille, le mandataire de Ousmane Sonko, Mohamed Ayib Daffé, accompagné de Me Guillaume Sagna, huissier de justice, est retourné hier, auprès de cette Direction, comme il l’avait promis, pour signifier «l’ordonnance numéro 001 du 14 décembre 2023 du Tribunal d’Instance hors-classe de Dakar rétablissant son leader Ousmane Sonko sur les listes électorales».
Seulement, une fois sur place, ils seront contraints, une fois de plus, par un important dispositif sécuritaire composé des éléments de la Police nationale, à rebrousser chemin. Quittant les lieux, ils ont pris la direction de la commune de Mermoz Sacré-Cœur où se trouve la Direction Générale de la Caisse de Dépôts et Consignations (Cdc), sise sur la Voie de dégagement Nord (Vdn). Sur place, ils seront également accueillis par des policiers, armés jusqu’aux dents et prêts en découdre, qui leur ont empêché de franchir les portes de l’imposant immeuble à plusieurs étages qui abrite les bureaux du Directeur de la Cdc, Cheikh Issa Sall, par ailleurs magistrat de profession et militant du parti au pouvoir.
Mais, finalement, c’est auprès de la Commission électorale nationale autonome (Cena) que le mandataire de Sonko et son huissier seront accueillis, sans incidents, malgré l’important dispositif sécuritaire déployé également sur les lieux.
Nando Cabral GOMIS