Un flop. Tout avait pourtant été préparé pour que la nation entière mobilisée autour de l’affirmation d’une vision se mette en ordre de bataille, unanime, unie, derrière un commandant en chef dans ce qui s’apparente à une guerre qu’il lui faut remporter pour ne pas périr.
Ce qui s’est passé hier soir renvoie à l’un de ces moments magiques de la transmutation du réel en spectacle, en un mot un grand moment de communication.
Ce fut l’un de ces moments popularisés naguère par les causeries au coin du feu d’un Franklin Delanoë Roosevelt, son président prodigue, en direction d’une Amérique entre la grande récession du début des années 1930 et la deuxième guerre mondiale.
Mais, autant le décorum que le contenu du message livré hier soir aux sénégalais par Macky SALL, hélas illégitime Président, dépassait son envie ponctuelle, proclamée, de déployer une riposte nationale face à la pandémie du coronavirus.
L’enjeu était pour lui de “reconnecter” avec un pays qu’il voyait lui filer entre les doigts.
L’heure est grave. En crise profonde, se sentant trahi par un homme sur lequel il avait misé en 2012 pour une gestion juste, sobre et vertueuse, le peuple sénégalais avait fini par se détourner de ce qui se confirme comme un leadership plutôt ripoux, crapuleux.
En décidant de monter au créneau dans un exercice où il n’excelle pas, Macky SALL, sans le dire, pensait pouvoir rebrancher son pouvoir décadent sur les pulsions d’une nation en apnée, tétanisée par le virus, respirant difficilement. Il agissait dans l’espoir de freiner sa propre impopularité.
En rêvant, à tort ou à raison, de pouvoir donner à un peuple presque résigné le sentiment que l’apocalypse n’était pas son seul horizon.
Tâche herculéenne ! Comment inverser une tendance aussi lourde, définitive, d’un leadership en faillite morale et matérielle, accablé par une série de crimes financiers, hanté par ses fraudes électorales, dépassé par son incurie devant la crise sanitaire et dégoulinant de l’activisme ethno-religieux sectaire porté par ses sicaires, pour ne citer que les symboles saillants de son naufrage total.
Que le fantasque El Hadji Ndiaye, d’une chaine de télé aux accents genocidaires, se moquant du Khalife General d’une communauté respectée sous les rires assassins de l’autre, Mamoudou Ibra Kane, ait osé, peu avant son intervention, ajouter à l’ambiance délétère, n’était donc pas pour rassurer quiconque garde en mémoire les vieilles traditions d’harmonie sociale et éthique, d’équité et d’ouverture, de libertés, ayant auparavant donné du poids à la spécificité sénégalaise en Afrique.
En plus d’avoir été reporté de deux heures, le discours d’hier, confirmant un tâtonnement légendaire, pouvait se résumer en une formule: “au secours, je me noie !”.
Le naufragé de Douloumadji, terre d’origine de ses parents au Fouta, avait certes perdu de sa superbe et de son arrogance mais sur le fond et l’essentiel il était naïf de croire que le méchant loup s’est authentiquement mué en agneau prêt à faire des concessions pour jeter les bases d’un nouveau pacte social consensuel et inclusif.
Que nenni ! Tout dans son propos projetait la fourberie, le fake et les finasseries.
Entendons-nous bien avant d’aller plus loin: autant que les autres enjeux transnationaux, comme le changement climatique, la guerre asymétrique, la drogue, la cybercriminalité, les maladies nouvelles, la pandémie du coronavirus, l’une de ces crises sanitaires transgenres et innovantes, justifie la mobilisation de tous pour la vaincre. Comme dans le passé rougeole, peste et choléra, sida ont pu en susciter auprès des communautés humaines. Il y a péril en la demeure.
Rien n’est de trop donc pour surmonter cette passe, si besoin en mutualisant, dans un sursaut salvateur, moyens et énergies de toutes sortes.
Nous sommes en face d’un défi collectif et produire des biens communs pour le subjuguer relève du bon sens.
Seulement, il ne sert à rien de se laisser divertir par les applaudisseurs, anciens et nouveaux, en commençant par la cohorte de ces opposants, principalement des hommes, largués intellectuellement et décrédibilisés pour avoir vendu leur âme, qui iront à partir de cet après-midi répondre à la convocation d’un général SALL en déroute qui compte les “informer” sur les décisions qu’il a déjà prises relativement à la pandémie. Ne pas les avoir “consultés”, en amont, est l’expression d’un foutage de gueule suffisant pour lui refuser ce bol d’air qu’il mendie maintenant que ses marges de manœuvre sont réduites à néant. Pourquoi secourir un tel type?
Certains, naïfs, diront qu’il a levé le drapeau blanc. Ils oublient que la vérité de la doctrine polemologique, de la guerre, n’est pas d’épargner le soldat qui rend les armes. C’est de l’abattre pour ne pas s’encombrer d’une charge inutile. D’autres, gagnés par un vent d’œcuménisme, mettent sur la table les prêchiprêchas du verbiage national. Du genre: le Sénégal est une seule tête, on ne peut le scinder!
Fumisterie: tant que la table était garnie, c’était le triomphalisme ostentatoire du gang formé par une camarilla de politiciens ayant uni leur volonté de se partager les dépouilles du pays sous le sigle BBY (unis autour d’un espoir), qui dans les faits était un BBS (unis pour le partage du pillage !).
À présent que les vents tournent, l’abeille SALL se retourne vers un pays qu’il n’avait eu de cesse de narguer, surtout quand il se préparait, voici un an, à commettre son vol en gros de l’élection présidentielle. Il en arrive à penser que nous avons déjà oublié ses pas insouciants d’un danseur sûr de sa puissance d’alors.
Lourdeau, aux abois, il est donc revenu vers nous, après avoir réalisé que “wirri wirri jarri ndarreh”, “what goes around comes around”, il y a toujours donc un retour de balancier et de bâton.
En nous parlant avec des accents patriotiques, presque Gaulliens, il n’a hélas pas réalisé qu’il s’adressait à un peuple vacciné sur ses mensonges et sa duplicité.
C’était un menteur invétéré qui parlait hier au pays. Ses omissions fracturaient ses propos.
Dites-nous Macky SALL, quels partenaires techniques et financiers ou quelles bonnes volontés vont te donner les 1000 milliards cfa de ton plan (sur le papier) de riposte ? C’est ce qu’on appelle un mandat non financé (unfunded mandaté).
Dites-nous pourquoi ton discours ne fut qu’une litanie de mesurettes ? Pourquoi n’as-tu pas eu le courage de décréter le confinement au lieu d’un état d’urgence à mi-chemin d’une vraie riposte, qui permet aux gens de se contaminer le jour mais de rester à domicile, dans la pauvreté, la nuit? Pourquoi n’as-tu pas eu le courage de déclarer nul le projet des jeux olympiques de la jeunesse afin de transformer l’emprunt de plus de 150 milliards pour faire un hôpital à la place de l’inutile stade pour lequel ils ont été inconsciemment contractés ? Pourquoi penses-tu que les dirigeants amortis de l’opposition classique, dépassée et déphasée, et les transhumants ou acteurs médiocres qui te ressemblent doivent entrer en conclave pour leurs compromissions à l’heure où la nation est menacée ?
Dites-nous Macky SALL, te crois tu crédible en passant sous silence le crime Petrotim de plus de 5000 milliards volés par ton frère, Aliou, sous ton autorité complice avec des accointances criminelles extérieures? Ce serait quand même trop facile de passer par pertes et profits les 22000 milliards de budgets jetés en l’air pour retomber dans vos poches et dans des comptes toxiques et ensuite revenir taper les baudets que nous sommes. Nous n’oublions rien !
Puisque même Fatou Blondin Diop s’est aplatie, permettez que je te dises Macky: no, non, dedett, no passaran, tes tapalehs verbeux ne peuvent émouvoir que celles et ceux qui sont disposés à acheter ta pacotille langagière.
Korr Ana, celui que Corona tient à épouser, tu pousses encore plus loin le bouchon en acc entuant ton culte Kim Il Sungien de l’autoritarisme, médiocre qui te ressemble, en affirmant vouloir proposer à l’Assemblee nationale, piètre zinc par ses résonances, un projet de loi pour te permettre de gouverner par ordonnances. C’est à dire par diktats. Comprenez, chers compatriotes, qu’il veut officialiser sa dictature en profitant de ce moment où les esprits angoissés par sa faillite et le danger qui arrive sont retenus par la satisfaction des fondamentaux masloviens: manger et se protéger.
Pendant ce temps, Macky rêve de dictature. Afin, sur un claquement de doigts d’interdire les manifestations hostiles à son régime. Afin de faire passer comme lettre à la poste l’absolution des détournements de son régime, en commençant pardi par Petrotim. Afin de jouer avec les échéanciers électoraux et d’arrêter les empêcheurs d’écraser la nation, comme j’en ai été une victime en des circonstances moins favorables.
La vérité oblige de reconnaître que le discours d’hier soir, comme les gesticulations autour du coronavirus, procéde des mêmes manœuvres de dérivation pour détourner l’attention d’un peuple du vrai virus de la mal gouvernance, de l’échec d’un régime crapuleux et incompétent, ethniciste, beaucoup plus mortel que ce virus n’ayant pas encore tué une seule personne chez nous.
Les sénégalais ont besoin d’un leadership capable, éthique, juste qui rassure en toutes circonstances par ses actes.
Ce n’est pas en transformant une crise sanitaire gerable en terreur qu’on pourra la résorber. Ce n’est pas non plus en prenant des décisions populistes, en transformant des ministres en mules avec notre argent pour flatter les instincts ethnicistes, çà et là, en créant des tontines de primates alimentées par celles et ceux qui ont été malhonnêtement enrichis par un état corrupteur et criminel, complice, que Macky SALL s’en sortira.
Cette pandémie du Coronavirus n’est qu’un mal ponctuel dont on parlera bientôt au passé mais elle tombe au bon moment pour exposer et exploser les magouilles et la nullité d’un individu inapte à porter la charge qu’il a sollicité des populations sénégalaises pour diriger une nation aussi sérieuse que la nôtre.
Vivement que le Corona l’emporte avec ses méfaits au diable.
Que personne ne compte sur moi donc pour rejoindre le chœur des illuminés et autres racoleurs autour d’un voleur ayant posé tous les mauvais actes qu’il ne fallait pas pour mettre notre pays dans un état d’impréparation face à tous les grands défis et le Corona n’en est que l’un des moindres qui guettent les nations en ce nouveau siècle décapant.
Non, il faut mettre fin au régime de Macky: tel est l’enjeu ! Le Corona, comme nos ennemis, nous nous en occupons, avec en première ligne nos élites médicales loin des tartufferies du naufragé de Douloumadji !
Est-ce qu’il sera d’ailleurs en mesure de payer les salaires? Réponds, s’il te plaît, avant de couler….Car toutes tes décisions depuis bien avant le surgissement du virus actuel, et davantage depuis lors, n’ont eu qu’un résultat: démolir le Sénégal en fast-track. Tu y es parvenu au delà de toute espérance: pauvre, petit type !
Adama Gaye, Le Caire, 24 mars 2020
Ps: Je regrette de ne pas satisfaire la requête d’un de mes cadets qui voulait que j’appuie l’appel du Khalife général Koulou todjeman (KGKT), macky SALL..
Parlons de ses détournements et ceux de sa bande de coquins: coronavirus ne nous fera pas perdre le nord même le jour de ton marriage avec Corona, tu entends Korr Ana !