Choix de Amadou Bâ : Macky Sall sermonne les réfractaires

par pierre Dieme

« Si j’ai pu moi-même renoncer, m’effacer dans l’intérêt général, ils devaient être capables d’en faire autant pour travailler autour d’un candidat »

La désignation du candidat de la majorité a suscité beaucoup de débat et créé des frustrations notamment dans les rangs de Benno. Cette dernière qui a désigné l’actuel Premier ministre, Amadou Bâ, connaîtra des départs notamment ceux de Mame Boye Diao, Mahammed Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye, tous candidats à la présidentielle. Mais le président Macky Sall voit apparemment, différemment les choses.

Le chef de la coalition Benno Bokk Yakaar revient sur les contours de la désignation de son dauphin. « On m’a d’abord demandé de désigner moi-même le dauphin. J’ai réuni la conférence des leaders, je leur ai proposé de se concerter et de parvenir à un consensus. Ils se sont vus, mais il n’y a pas eu d’accord. Je leur ai alors suggéré une sorte de primaire, consistant à faire voter uniquement les grands électeurs que sont les ministres, les députés, les membres du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) , ceux du Conseil économique, social et environnemental (CESE), les maires et les présidents de département : un corps électoral pour le moins représentatif. Celui qui serait désigné à l’issue de ce processus serait notre candidat. Ils m’ont répondu que cela risquait de diviser davantage le parti, ont répété que le mieux était que je choisisse le candidat… Je ne voulais pas… », a rappelé le président de la coalition Benno Bokk Yakaar lors d’un entretien avec Jeune Afrique. 

En réalité, dans cette tribune avec nos confrères de l’étranger, le président Macky Sall précise qu’il voulait parvenir à un consensus fort. Mais, il fallait faire le choix idéal, basé notamment sur la raison et qui est capable de perpétuer l’œuvre déjà entamée. « Je leur ai expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une histoire de personne ou d’ego, que le véritable enjeu était de continuer la politique mise en œuvre depuis 2012, de perpétuer le Plan Sénégal émergent [PSE] et d’assurer la stabilité du pays. Si j’ai pu moi-même renoncer, si j’ai su m’effacer dans l’intérêt général, ils devai ent être capables d’en faire autant pour travailler en équipe autour d’un candidat, quel qu’il soit » confie Macky Sall à Jeune Afrique. 

La capacité de rassembler, un critère mis en avant…
Certes, aucun consensus ne s’était dégagé, mais le chef de l’État précise que certains critères ont particulièrement été mis en avant, notamment « la capacité à rassembler ». « Ce qui a fait la différence, c’est la capacité à pouvoir fédérer, hors du parti et hors de la coalition », estime le président Macky Sall en brossant, dans la foulée, le fait que « toutes les données qui sont en sa possession indiquaient qu’Amadou Ba avait ce profil et était un peu devant les autres ». Tout cela ne signifie pas qu’ils n’étaient pas bons, tant s’en faut. Mais son nom a été proposé à la conférence des leaders de BBY. Ceux-ci sont près de trois cent, et ils l’ont adoubé.

Macky Sall considère que son Premier ministre Amadou Ba est un acteur politique connu et qui a occupé des fonctions importantes, dont celles de Premier ministre du Sénégal. Pour le reste, il estime qu’il est le candidat de la majorité et que ce n’est pas sa personne seule qui déterminera le résultat du scrutin. « Il fera campagne adossé à la coalition BBY, avec l’appui de plus de 450 maires, des députés, des ministres, etc… Tous doivent s’engager à ses côtés et demeurer soudés s’ils veulent l’emporter et perpétuer notre legs », a conclu sur ce point, le président de la république rappelant que la stabilité du pays passe avant tout. 

Dakaractu

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