Le fonctionnement de la justice file droit vers des perturbations. Après le dépôt d’un préavis de grève le 19 octobre dernier, le Syndicat des travailleurs de la Justice (SYTJUST) menace d’aller en grève dès l’expiration du délai du préavis. Face à la presse ce mardi, Aya Boun Malick Diop et ses camarades ont été clairs et précis. Et selon eux, si rien n’est fait avant l’expiration du délai du préavis, le ministre de la fonction publique sera le seul responsable.
«Celui-ci refuse d’harmoniser sa position à celle du Garde des Sceaux, Ministre de la justice qui lui a proposé un nouveau projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice dans l’optique de corriger un sabotage qui bloque depuis cinq ans le passage des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel du Ministère de la justice dans le corps des assistants des greffes et parquets», a-t-il dit.
Et revenant sur les raisons du préavis de grèves, ces travailleurs de la justice ont rappelé que «le Conseil des Ministres avait adopté, le 25 juillet 2018, le projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice qui prenait en charge des points d’accord entre le gouvernement et le syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST). Après cette adoption, des juristes au Ministère de la Fonction publique, de connivence avec certaines personnalités du Ministère de la justice, avaient dissimulé, pendant plus de six mois, le projet de décret pour qu’il ne fut pas soumis à la signature du Président de la République».
Et face à la détermination des travailleurs de la justice, un projet de décret a été présenté au chef de l’Etat pour signature. Mais, c’était un faux projet de décret, selon le Sytjust. A en croire cette structure, «les juristes du ministère de la fonction publique avaient fait soumettre à la signature du chef de l’Etat un projet de décret falsifié dont les dispositions remettaient en cause l’engagement du président de la République et les points d’accord entre le gouvernement et le Sytjust. En d’autres termes, ces juristes au Ministère de la Fonction publique avaient sciemment dénaturé le projet de décret qui avait été adopté en Conseil des Ministres. Ils avaient ainsi altéré une délibération du gouvernement et abusé de la confiance du Chef de l’Etat».
Informé de la situation, le ministre de la justice a, selon le Sytjust, «élaboré par les soins des services techniques de son département un autre projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice qu’il a déjà communiqué au Ministre de la Fonction publique pour que ce dernier, le cadre de ses attributions, le soumette à la signature du Chef de l’Etat». Malheureusement, déplorent-ils, «le Ministre de la Fonction publique a refusé d’harmoniser sa position à celle du Ministre de la justice». Et n’en pouvant plus de cette situation, ces travailleurs de la justice menacent de perturber la fonction de la justice et selon eux le ministre de la Fonction publique sera le seul responsable de tout ce qui adviendra.