Le Fonds Monétaire International (FMI) à travers son Conseil d’administration a approuvé une Facilité Elargie de Crédit (FEC) et un Mécanisme Elargi de Crédit (MEC) d’un montant de 1,51 milliard de dollars, et une Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) d’un montant de 324 millions de dollars soit 166 milliards de F Cfa pour le Sénégal ». Dans un communiqué rendu public le 27 juin dernier, le Fmi avait informé que cette facilité venait d’’être consentie à l’Etat du Sénégal.
Mieux, il avait annoncé que « les autorités sénégalaises se sont également engagées à renforcer les cadres de gouvernance, de transparence et de lutte contre la corruption »
Cinq mois après ces annonces, le Forum Civil, section Sénégalaise de Transparency International, constate pour le dénoncer qu’aucune réforme n’a été entreprise par l’Etat du Sénégal en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, de promotion de la transparence dans la gestion des affaires publiques, de prévention et de lutte contre la corruption.
Au contraire, selon Birahim Seck et ses camarades, ils assistent « à une persistance de la mal gouvernance et de l’absence de redevabilité chronique entretenues par les organes de contrôle et/ ou de régulation ».
Ce qui les pousse à se poser des questions à savoir si : « Le FMI est-il en train de fermer les yeux sur les engagements de l’Etat ? Le FMI est-il complice de la propension à la mal gouvernance au Sénégal dans un contexte où la jeunesse, une ressource stratégique, disparait de plus en plus en mer ou dans le désert sur les routes de l’émigration irrégulière ? ».
Face à ce que le Forum civil pourrait considérer comme de la « complicité de la part du FM », il rappelle que « l’accès à l’information, pilier essentiel dans la prévention contre la corruption, est un énorme problème au Sénégal ».
Birahim Seck et Cie dénoncent le fait que : « les autorités sénégalaises refusent la transparence dans la conduite de la réforme relative à la loi sur l’accès à l’information ». Non sans prévenir que « cette situation risque de conduire à la sortie du Sénégal de l’initiative PGO ».
Le Forum civil souligne que « les avant-projets de textes sur la déclaration de patrimoine et les projets de textes relatifs à la réforme de l’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) qui ont été déposés depuis fort longtemps sur la table du Gouvernement n’ont pas connu meilleur sort, l’Etat refusant de les adopter ».
« En plus de la neutralisation des corps de contrôle, l’Etat du Sénégal refuse de promouvoir la transparence et la lutte contre la corruption »’ peste l’organisation citoyenne.
Qui poursuit : « En matière de redevabilité, le Sénégal est un mauvais élève en atteste l’absence de publication de rapports par la Cour des Comptes (CC), de l’Inspection Général d’Etat (IGE), de l’Autorité en charge de la régulation de la commande publique (ARCOP), de la Direction Centrale de Marchés publics (DCMP), qui ne publie plus les statistiques sur les marchés publics sur la plateforme www. marchéspublics.sn1. »
Pour le Forum civil, « l’opacité est plus accentuée à l’Assemblée nationale, avec la Commission de la Comptabilité et du Contrôle qui refuse toujours de publier des rapports sur l’utilisation des ressources conférées au parlement ».
Pis, « Plusieurs organes judiciaires qui reçoivent des fonds publics ne publient jamais de rapports sur l’utilisation des ressources allouées. La liste est longue. La redevabilité demeure en berne au Sénégal ».
« En matière de mobilisation des ressources », dénonce l’organisation, « le Ministère des Finances est prompt à faire des communications sur des généralités mais, refuse de mener une politique réelle de transparence et de redevabilité ».
Au vu des constats, le Forum Civil, section Sénégalaise de Transparency International, exige des réponses à ses questions.
Il demande « au FMI de clarifier les conditions et indicateurs qui ont conduit au consentement à la facilité de 166 milliards de FCFA alors que les engagements de l’Etat ne sont pas respectés jusqu’à présent ».
Transparency international exige « Au Président de la République de rendre opérationnelles les réformes sur la transparence et la lutte contre la corruption notamment en matière de déclaration de patrimoine et de réforme des textes sur l’organisation et le fonctionnement de l’OFNAC ».
« Au Ministre en charge des Finances, l’organisation lui exhorte de d’initier des réformes structurelles pour une mobilisation optimale et transparente des ressources, notamment le rapport de redevabilité au lieu de se contenter de communication sur des généralités ».
Ne s’arrêtant pas là, le Forum civil demande « A la Direction Centrales des Marchés publics de publier les statistiques sur les marchés publics ».
« Au Ministre de la Justice de permettre aux Organisations de la Société Civile (OSC) d’accéder aux moutures des derniers avant-projets de textes sur l’accès à l’information ».
En fin, il demande « Aux députés d’user de leurs pouvoirs constitutionnels et législatifs pour amener le Gouvernement à faire adopter les projets de textes sur l’accès à l’information avant que le Sénégal ne soit éjecté de l’initiative Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO) ».