Préalablement à toute réouverture, le Coud doit «prendre dans les meilleurs délais, les mesures nécessaires pour mettre en place un dispositif capable d’assurer la sécurité des personnes, des biens et des infrastructures, assainir sérieusement les conditions d’accès et d’hébergement des étudiants». Telles sont, entre autres, les conditions fixées par le Conseil d’administration du Coud pour la réouverture de l’Ucad.
La reprise des cours en présentiel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) risque d’être compliquée. Alors que les autorités académiques avaient annoncé la réouverture du campus pédagogique pour le mois de novembre, le Conseil d’administration du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), qui s’est réuni vendredi dernier, a dans sa majorité «demandé à la Direction du Coud, préalablement à toute réouverture, de prendre dans les meilleurs délais, les mesures nécessaires pour mettre en place un dispositif capable d’assurer la sécurité des personnes, des biens et des infrastructures, assainir sérieusement les conditions d’accès et d’hébergement des étudiants, mettre en œuvre toute action nécessaire pour assurer la paix sociale au sein des campus sociaux de l’Ucad». Dans le même document, la Direction du «Coud est appelé à donner suite à cette délibération de son Conseil d’administration». Il s’agirait même d’une attente qui devrait durer 60 jours.
Il faut rappeler que l’Ucad, qui a subi la furie des manifestants suite à la condamnation du leader du parti dissous Pastef, Ousmane Sonko, dans l’affaire Sweet Beauté, est fermée depuis le mois de juin. Pour les étudiants, il est impensable de rouvrir le campus pédagogique sans le campus social. Le Collectif des amicales de l’université réclame ainsi la réouverture des campus social et pédagogique pour que les étudiants puissent travailler dans de bonnes conditions.
Si les autorités académiques expliquent la non-effectivité de la réouverture du campus par les saccages de certaines infrastructures de l’université, cet argument ne semble pas convaincre le Saes. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), lors de sa conférence de presse tenue le 12 octobre dernier, avait déploré le fait que «tous les efforts consentis par les enseignants-chercheurs pour un retour à un calendrier académique normal ont été anéantis par les fermetures intempestives et continues des universités publiques au gré du calendrier électoral». Dans la même veine, le Secrétaire général dudit syndicat avait réclamé la réouverture immédiate de toutes les universités, tout en soutenant qu’à l’Ucad, «les enseignants sont prêts pour la reprise et l’essentiel des facultés sont à même de reprendre». Le campus social sera-t-il aux normes dans quelques jours pour accompagner le démarrage des cours en présentiel ? C’est la grande question.