Le président Macron, après avoir joué au fanfaron avec les tombeurs de Bazoum, a simplement capitulé en rappelant son ambassadeur et ses soldats du Niger. Certes les diplomates avec leur langage châtié, utiliseraient des termes moins corrosifs ; contrairement à nous qui avons pour principe, d’appeler un chat chat. L’élan populaire qui a suivi les trois coups d’Etat au Mali, au Burkina et au Niger a dépité les nombreux ‘’démocrates’’ de France, de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de la Cedeao. Tous ces pays qui brandissaient une possible intervention militaire au Niger se heurtent à la détermination des putschistes nigériens à faire front. Comme quoi l’alliance de ces trois pays, supposés être des plus pauvres de la région, marque la fin d’une époque. La France, puissance coloniale infernale, est chassée de ces pays qui accueillent à bras ouverts les paramilitaires russes de Wagner.
Ce que ne veulent pas les Etats-Unis qui redoutent une présence des Russes au Sahel. Si donc nos élites politiques, ici au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, les désormais fers de lance de la Françafrique, s’accommodent bon an mal an de la présence française, certains militaires disent carré- ment niet. Ces militaires qui ne participent pas aux élections mais peuvent prendre le pouvoir quand ça leur chante ou quand les urgences le nécessitent. Les Français, après trois siècles de colonisation de nos pays, sont partis sans inter- rompre leur présence. Ce néocolonialisme ne semble plus être accepté par la nouvelle génération d’Africains.
Cette génération née après les indépendances est plus explosive, plus directe et moins encline que ses devancières à des concessions ou à des accords de partenariat qui ne vont jamais nous développer. La preuve par le « miracle » ivoirien ou l’ « émergence » sénégalaise. Nos présidents ont consenti des efforts énormes pour construire des routes et des ponts. Mais les populations pour qui ces infrastructures sont érigées ne semblent pas trop les apprécier puisque ça ne se mange pas ! Et pourtant on a vraiment besoin de ces réalisations. Mais, quand les jeunes qui ne travaillent pas chez eux ils vont forcément chercher du travail ailleurs. Au lieu de passer par les airs ils vont affronter les flots de l’Atlantique au péril de leurs vies.
Et l’ancien colon les considère comme la ‘’misère du monde’’ ce qu’ils ne sont point car le voyage, bien que périlleux, n’est pas gratuit… Ainsi donc, des militaires illustres inconnus ont pris la résolution de mettre fin à cette humiliation permanente. Si, pour accéder au pouvoir, il faut passer par des élections souvent biaisées, recourir à d’autres moyens ne doit pas être un frein. A la longue nous finirons par ne plus craindre personne et ouvrirons nos portes à tous les pays qui nous respectent. Forcément !
Le témoin