A ce rythme, il ne serait pas surprenant de voir un jour, des voisins se lever le matin et refuser de se saluer, de se serrer la main, alors que ces gestes banals sont presque rituels dans notre société.
A cause de l’intolérance et de l’impunité, nous courons vers un danger, et pour la première fois de notre histoire, risquons de franchir le Rubicon comme cela s’est passé ailleurs, avec un grand bond vers la destruction des valeurs de notre démocratie séculaire. Nous vivons des moments extrêmement périlleux dont nous ne pourrons sortir qu’avec l’aide d’une remobilisation de notre sens de patriotisme et d’amour pour notre pays, qui naguère, était un modèle du bon vivre ensemble, un exemple qui a toujours fait notre fierté. On dégringole. En commençant par notre démocratie.
Et depuis le spectacle que nous nous sommes servi à New-York lors de la visite de Big Mack, des sentiments différents et violents animent bon nombre de nos discussions quotidiennes. Des fractures sociétales sont partout, jusqu’à l’aine de grandes catastrophes comme la haine et la rancœur entre frères utérins, rien que par la force de la politique capable de décimer des relations humaines, aussi vite que la foudre ou le tremblement de terre. Notre pays commence à se diviser en des camps qui ne se parlent plus, tout le monde jurant avoir la vérité de son côté, sans aucune recherche de consensus susceptible de consolider le socle commun. Après la présidentielle de 2024, ses victoires et ses défaites, devrions-nous continuer à saborder le peu qui nous reste, au point de ne laisser subsister que peines, et rancœurs ? Non.
La haine n’a pas de place dans notre pays. Il nous faut savoir raison garder et apprendre à faire demi-tour. La haine est un sentiment violent qui pousse à vouloir du mal à quelqu’un et à se réjouir du mal qui lui arrive. En d’autres termes, une sorte d’aversion, une répulsion, ou une phobie dont on s’est toujours bien passé. Au nom de la République, de notre réputation, il est temps de nous ressaisir. Joignons nos efforts pour nous éviter la honte devant le tribunal de l’Histoire. Nous méritons plus, et mieux.
Sebé