Victoire du candidat de Benno au 1er tour de la présidentielle 2024, l’actuel Premier ministre Amadou Ba aura la lourde tâche de rééditer le coup ko électoral réalisé en 2019 par son mentor
Émis par le chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), et de la coalition majoritaire, Benno Bokk Yakaar (Bby), le vœu d’une élection dès le premier tour du candidat Amadou Ba, lors de la présidentielle de 2024, est une probabilité plus qu’incertaine. Et cela, pour bien de raisons liées au problème de légitimité historique et politique, à l’image du fonctionnaire fortuné qui accompagne Amadou Ba, au contexte sociopolitique…
Désigné par le chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), et de la coalition majoritaire, Benno Bokk Yakaar (Bby) comme candidat du régime en place pour la présidentielle du 25 février 2024 prochain, l’actuel Premier ministre Amadou Ba aura la lourde tâche de rééditer le coup ko électoral réalisé en 2019 par son mentor. En effet, s’exprimant le samedi 9 septembre dernier, devant ses alliés qu’il avait convoqués au Palais présidentiel peu après l’officialisation de son choix en la personne d’ Amadou Ba, le chef de l’Etat dit croire à « une victoire dès le premier tour » comme ce fut le cas en 2019. « Cette victoire dès le premier tour est possible, parce que nous savons gagner des élections. L’expérience l’a montré », a confié Macky Sall qui a appelé par ailleurs tous ses partisans notamment les autres candidats à la candidature de la coalition au pouvoir à l’unité autour du désormais unique candidat de la majorité présidentielle.
En effet, depuis 2012, l’actuelle coalition au pouvoir est parvenue sous l’égide du président Macky Sall à maintenir son hégémonie sur la scène politique sénégalaise en remportant pratiquement toutes les élections. Mais, depuis les locales de 2022, l’opposition gagne de plus en plus de terrain au détriment du camp du pouvoir. Une situation qui risque de ne pas rendre la tâche facile à la réalisation de ce vœu du chef de l’Etat. A cela, il faut également ajouter les effets négatifs que sa non candidature est en train de produire surle terrain politique et qui risquent aussi de peser lourdement sur les chances du candidat Amadou Ba de passer au premier tour.
La preuve, plus d’une semaine après sa désignation, Amadou Ba qui dispose désormais moins de six mois pour convaincre les Sénégalais afin de réaliser ce défi du chef de l’Etat, fait toujours face à la résistance de certains de ses camarades de partis. Sur une liste de près de sept autres concurrents, seuls deux ont officiellement annoncé leur désistement. Il s’agit de l’ancien maire de Yoff et ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, et de l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental, Abdoulaye Daouda Diallo. Pour le reste, certains ont même fait leur déclaration de candidature officielle. Il s’agit notamment de l’ancien Directeur général de la Caisse de dépôt et de consignation (Cdc) et maire de Kolda, Mameboye Diao.
De son côté, le maire de Linguère et ex-ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye a annoncé dans la foulée de l’annonce du choix du président Macky Sall sa démission à la tête de ce département ministériel très stratégique de l’Agriculture. S’agissant de l’ancien Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne qui avait appelé dans un message partagé sur Facebook, peu avant le choix de Amadou Ba, les membres de Benno à faire un bloc autour du Président Sall avant de promettre une victoire éclatante de Benno en 2024, s’il est désigné candidat, est toujours emmuré dans un silence de cathédrale. Pour sa part, le maire de Sandiara, Serigne Guèye Diop a tout simplement annoncé sa démission de toutes ses fonctions de ministre conseiller, de la coalition Benno Bokk Yakaar, de l’Apr pour se présenter à la prochaine élection présidentielle. Il en est de même pour ex-collègue, Abdou Aziz Diop, qui a aussi démissionné de ses fonctions de Conseiller spécial à la Présidence de la République et de militant de l’Alliance pour la République (APR). Â
Nando Cabral GOMIS